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Numérique et décarbonation : je t’aime moi non plus

C’est compliqué
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Monstre de consommation numérique s'auto-alimentant

Dans une note d’analyse, France Stratégie reconnait qu’il « est difficile de déterminer un impact significatif des solutions numériques sur les trajectoires de décarbonation ». Plusieurs variables sont à considérer. Elle dresse néanmoins le portrait de quatre cas d’usage dans les domaines clés de l’énergie et des transports : smart grids, smart homes, télétravail et covoiturage. Optimiste ou pessimiste, il y en a pour tous les goûts ou presque.

France Stratégie vient de publier un document intitulé « Quelle contribution du numérique à la décarbonation ? ». France Stratégie est une institution qui dépend du Premier ministre. Selon ses dires, elle « contribue à l’action publique par ses analyses et ses propositions. Elle anime le débat public et éclaire les choix collectifs sur les enjeux sociaux, économiques et environnementaux ».

« Elle produit également des évaluations de politiques publiques à la demande du gouvernement. Les résultats de ses travaux s’adressent aux pouvoirs publics, à la société civile et aux citoyens ». La note du jour s’inscrit dans ce cadre. Attention néanmoins, « les opinions exprimées engagent leurs auteurs et n’ont pas vocation à refléter la position du gouvernement », précise France Stratégie. Maintenant que le décor est planté, place aux chiffres.

La Note d’analyse commence par rappeler un chiffre déjà connu depuis longtemps : les technologies numériques représentent 2,5 % de l’empreinte carbone de la France (3 % au niveau mondial). L’Arcep et l’Ademe le donnait déjà en 2022 (en se fondant sur des données de 2020), précisant que cela correspondait à 17 millions de tonnes équivalent CO₂ (MtCO₂éq).

Selon France Stratégie, « d’ici à 2030, dans un scénario tendanciel, elles devraient atteindre 25 MtCO₂éq, en hausse de 45 % par rapport à 2020, et la consommation électrique due à l’usage de ces équipements devrait passer à 54 TWh, en hausse de 5 % ». L’Arcep et l’Ademe étaient plus pessimistes. Dans un rapport commun de 2022, les institutions estimaient que l’empreinte pourrait passer à 25 MtCO₂éq dès 2025 et à 49 MtCO₂éq en 2050, soit le triple de 2020.

France Stratégie change d’angle et se pose une question : « Mais que sait-on, à l’inverse, sur la contribution du numérique aux trajectoires de décarbonation ? ». Elle reconnait que la question « est complexe et n’a pas reçu de réponse d’ensemble jusqu’à présent ». Les données présentées dans sa Note se basent donc sur un recensement des études disponibles.

Quatre domaines de décarbonation sont mis en avant : les réseaux électriques intelligents (alias smart grids), la gestion intelligente des consommations d’énergie dans les maisons et les bâtiments (smart homes), le télétravail et le covoiturage.

Réponse rapide à la question du jour : « Sans être négligeable, le potentiel de ces solutions numériques paraît globalement modeste au regard du niveau actuel des émissions de leur secteur d’application ». De plus, « les économies d’énergie et les réductions d’émissions escomptées restent largement hypothétiques, nécessitant en général des changements de comportement des utilisateurs ».

Des réductions « modestes » et « hypothétiques »… on a vu des annonces plus franches. Mais le détail de l’analyse de France Stratégie est intéressant à regarder. Elle distingue plusieurs scénarios et montre à quel point les actions de chacun peuvent influencer le résultat global… en bien comme en mal.

Smart grids : 0,8 MtCO₂ par an de moins


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