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Avortement : en France aussi, les anti-choix diffusent de la désinformation

Soutenus par l'extrême-droite
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Une jeune fille sur son smartphone, dans un bus.

Un rapport de l’Institute for Strategic Dialogue et de la Fondation des femmes décortique la manière qu’ont les groupes anti-choix de diffuser en ligne des informations trompeuses, voire dissuasives sur l’avortement, s’appuyant sur les relais de diverses pages d’extrême-droite.

Sur YouTube, Instagram, Facebook et X, les manipulations d’informations au sujet de l’avortement sont légion et les réseaux qui les promeuvent, bien organisés.

49 ans après la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France par la loi Veil, la Fondation des Femmes et l’Institute for Strategic Dialogue présentaient le 17 janvier leur rapport « Mobilisation anti-avortement en France, Quand les réseaux sociaux menacent le droit à l’IVG ».

Une publication qui se fait dans un contexte international de recul des droits reproductifs des femmes : en Pologne, la loi est devenue l’une des plus restrictives d’Europe en 2020. Aux États-Unis, le retour de la Cour suprême sur l’arrêt Roe v. Wade en juin 2022 a rendu l’accès des femmes à l’IVG impossible dans 13 États et restreint dans 24. Quant à la Hongrie, elle a adopté en septembre 2022 une loi obligeant les femmes cherchant à avorter à « écouter les battements de cœur du fœtus ».

En France, le paysage est un peu différent : la commission des lois de l’Assemblée nationale a donné hier son accord pour ancrer le droit à l’IVG dans la Constitution, projet qui doit ensuite être voté à l’Assemblée puis au Sénat. La veille, cela dit, le Président de la République reprenait une antienne de la droite la plus conservatrice en appelant au « réarmement démographique ». Des propos qui inquiètent les défenseuses des droits des femmes.

Quoiqu’il en soit, l’avortement est légal, et son entrave punie par la loi depuis 1993. Depuis 2017, la loi encadre aussi l’entrave numérique à l’IVG : celui-ci est un délit passible de deux ans de prison et d’une amende susceptible de grimper jusqu’à 30 000 euros.

Or, les autrices de l’étude constatent que, sous des dehors neutres voire relativement convaincants pour qui chercherait à s’informer sur l’IVG, la désinformation et les contenus visant à dissuader les femmes d’exercer leur choix de manière éclairée prolifèrent sur les réseaux sociaux.

Parmi les techniques employées : l’usage de hashtags pro-avortement ou d’images et de messages qui semblent favorables à l’avortement, pour en réalité promouvoir un discours biaisé en sa défaveur. Leurs auteurs « sont très créatifs », pointe la co-autrice de l’étude Cécile Simmons, qui comparent leurs tactiques à celles utilisées ailleurs sur la planète. « L’une de leur clé de diffusion consiste à placer l’avortement dans une logique de guerre culturelle : ils le lient à des sujets comme les droits des personnes trans, ou l’éducation aux questions de genre à l’école. »

Pour démultiplier leur audience, ces comptes s’appuient ensuite sur d’autres pages et comptes, souvent liés à l’extrême-droite, constate-t-elle.

Levier principal : la désinformation


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