Selon Reuters, la Garante per la protezione dei dati personali (GPDP, l’équivalent de la CNIL en Italie) a mis en garde vendredi 29 novembre l’éditeur de presse italien GEDI à propos de son accord avec OpenAI.

Pour la CNIL italienne, le groupe de presse qui détient les journaux la Repubblica et la Stampa pourrait, avec ce contrat, violer le RGPD.
Dans cet accord, comme dans beaucoup d’autres signés ces derniers temps entre des organismes de presse et des entreprises d’IA générative, GEDI permet à OpenAI d’utiliser des articles de ses journaux pour ChatGPT et pour entrainer ses modèles de langage.
Mais la GPDP explique que « les archives numériques des journaux contiennent les histoires de millions de personnes, avec des informations, des détails et même des données personnelles extrêmement sensibles qui ne peuvent être concédées sans précaution pour être utilisées par des tiers afin d’entrainer une intelligence artificielle », ce qui serait contraire au RGPD.
En effet, si le droit à l’information permet aux médias de publier certains détails personnels en raison de l’intérêt public, la revente de ces données à d’autres fins pourrait tomber sous le coup du règlement européen de protection des données.
« Si GEDI, sur la base de l’accord signé avec OpenAI, devait divulguer à cette dernière les données personnelles contenues dans ses archives, elle pourrait violer la réglementation de l’UE, avec toutes les conséquences, y compris des sanctions », affirme la Garante.
Selon l’agence de presse, GEDI affirme que l’accord signé avec OpenAI n’implique pas la vente de données personnelles et assure que, « le projet n’ayant pas encore été lancé, aucun contenu éditorial n’a été mis à la disposition de l’OpenAI pour le moment et ne le sera pas tant que les examens ne seront pas terminés ».
Les discussions entre l’autorité et l’éditeur italien sont toujours en cours sur le sujet.