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« Devenir riche à tous les coups » : les nouvelles tendances des arnaques en ligne

Si c’est trop beau pour être vrai…
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« Devenir riche à tous les coups » : les nouvelles tendances des arnaques en ligne

Une arnaque, tout le monde peut en être victime. Quand elle touche aux finances, les conséquences peuvent être dramatiques. Plusieurs autorités dressent un état des lieux, rappellent des règles de bases et donnent des recommandations. Règle d’or : « faire attention aux discours trop beaux pour être vrais ».

Dans un communiqué commun, le Parquet de Paris, l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR, de la Banque de France) et la répression des fraudes (DGCCRF) « font le point sur l’évolution des arnaques financières et leur mobilisation pour lutter contre ce phénomène en forte hausse ». C’est aussi l’occasion de quelques rappels importants pour éviter de tomber dans le panneau.

Les montants en jeu

Les institutions rappellent que ces arnaques peuvent prendre différentes formes : crédits, livrets d’épargne, assurance, investissements dans « des placements verts ou des crypto-actifs ». Selon le Parquet de Paris, le préjudice se chiffrerait à plus de « 500 millions d’euros par an ».

Les sommes en jeu sont importantes pour les personnes concernées avec une moyenne par victime sur les trois premiers trimestres de l’année de 69 000 euros pour les faux livrets d’épargne et 19 000 euros sur les faux crédits. Tous thèmes d’arnaques confondus, le montant moyen du préjudice est de 29 000 euros par victime.

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Les principales cibles

L’AMF a commandé une enquête à BVA Xsight et il en ressort que « 3,2 % des Français seraient victimes d’arnaques à l’investissement financier ». C’est pratiquement trois fois plus qu’il y a trois ans (1,2 % en 2021).

Dans la liste des victimes probables, « 45 % sont des hommes de moins de 35 ans, qui semblent être plus réceptifs aux messages incitant à investir dans des placements prônant l’enrichissement rapide, véhiculés notamment par les réseaux sociaux ».

Mais, rappelle l’AMF bien vite qu’il « n’y a pas de « profil absolu » » : tout le monde peut être victime d’arnaques à l’investissement. Le communiqué dresse quelques pistes expliquant pourquoi certains tombent dans le panneau : « le sentiment de  » s’y connaitre en matière de placements », le goût pour le risque ou encore la confiance excessive face à des offres peu réalistes sont certains des traits qui caractérisent les victimes ».

Devenir riche se faire arnaquer « à tous les coups » ?

Faire miroiter des « placements à rendements élevés garantis permettant de « devenir riche à tous les coups » » est un des arguments utilisés par les escrocs. Il y a également la désormais bien connue arnaque au « faux conseiller » où l’escroc essaye de faire valider des opérations ou obtenir des identifiants pour ensuite transférer des fonds. « Une nouvelle variante consiste à envoyer un coursier chez la victime afin de récupérer une carte bancaire soi-disant défectueuse ».

Dans le communiqué, les autorités rappellent que l’« usurpation d’identité gagne du terrain, que ce soit celle des autorités et de leurs collaborateurs, celle des établissements financiers et de leurs conseillers ou encore celle d’entreprises non financières ». Un tiers des arnaques à l’identité usurpent celle de l’AMF.

Tout est bon pour arriver à leurs fins : vidéos truquées, faux articles de presse, détournement de caractéristiques physiques de célébrités, avec parfois le recours à l’intelligence artificielle. Nous en parlions au début de l’année avec de multiples redirections détournant les prévisualisations de certains réseaux sociaux pour afficher des messages « personnalisés ».

Fraude au carré ou « arnaque sur l’arnaque »

Les institutions préviennent qu’une nouvelle technique se développe : « fraude au carré ou d’arnaque sur l’arnaque ». Il s’agit d’arnaquer une seconde fois des personnes : « Après s’être fait arnaquer une première fois sur un site frauduleux proposant des crypto-actifs, l’épargnant qui a perdu ses fonds est contacté par un inconnu. Ce dernier prétend alors être mandaté par une autorité publique pour l’aider à récupérer son argent, sous réserve… de lui régler un certain montant ».

Comme avec la cybersécurité, on rappellera une fois encore l’importance de parler à son entourage en cas de doute et de ne pas avoir honte après avoir été victime d’une fraude.

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Réseaux sociaux et influenceurs

Sans surprise, ces arnaques « prennent le plus souvent naissance sur les réseaux sociaux qui jouent le rôle de caisse de résonance ». Le communiqué parle notamment d’influenceurs qui se retrouvent « au cœur des schémas des fraudes, en faisant la promotion auprès de leurs communautés d’offres non autorisées promettant « la liberté financière sans effort » ». Pour rappel, si c’est trop beau pour être vrai, c’est très probablement une arnaque.

Sur la question des influenceurs, la DGCCRF en a enjoint dix « faisant la promotion d’une plateforme placée sur liste noire par l’AMF, de cesser cette publicité. 8 d’entre eux se sont mis rapidement en conformité. Les procédures se poursuivent s’agissant des deux autres influenceurs ». L’AMF ajoute que, depuis 2022, ses procédures ont permis de bloquer près de 350 sites Internet.

« Il n’est jamais urgent de perdre son argent ! »

Cette année, l’AMF et l’ACPR ont lancé des actions de sensibilisation, dont une campagne « Arnaque ou pas ? ». Il y a peu, une campagne de vigilance « Arnaques : il n’est jamais urgent de perdre son argent ! » a aussi été mise en place. Le but : « inciter les particuliers à ne pas céder aux sirènes de l’argent facile proposé par les fraudeurs ».

Sur le volet répressif, la section J2 du parquet JUNALCO (juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) créé en 2020 « a saisi plus de 645 millions d’euros d’avoirs criminels, dont 268 millions d’euros pour la seule année 2024 ».

Si c’est « trop beau pour être vrai »…

Enfin, les autorités rappellent quelques règles et réflexes à adopter :

  • faire attention aux discours trop beaux pour être vrais ; face à des offres présentant des rendements élevés et minorant les risques,
  • consulter les registres des autorités (Regafi pour les établissements de crédit, Refassu pour les
    assureurs, ORIAS s’agissant des intermédiaires), et vérifier les listes blanches des acteurs et
    offres autorisés (site AMF),
  • pour vérifier que la banque n’est pas usurpée, effectuer un contre-appel au siège de la société
    à partir d’un numéro de téléphone trouvé par vos propres moyens,
  • vérifier les listes noires des autorités qui répertorient les acteurs non autorisés,
  • bien se renseigner avant d’investir en s’appuyant sur plusieurs sources,
  • protéger ses données personnelles, même non bancaires,

Enfin, au moindre doute, il est recommandé de contacter les autorités compétentes : 01 53 45 62 00 pour l’AMF, 34 14 pour Assurance Banque Epargne Info Service (Banque de France) et SignalConso pour signaler des soucis avec un professionnel.


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