Plusieurs dizaines d’experts israéliens regroupés dans « au moins trois équipes renommées d’experts en piratage informatique » se sont relocalisés à Barcelone ces 18 derniers mois, révèlent Ha’Aretz, La Vanguardi et El Periódico de Catalunya, traduits et résumés par le Courrier International.
Nombre d’entre eux étant des anciens de l’unité 8200, la très réputée NSA israélienne, leur relocalisation dans la capitale de la Catalogne en ferait la « capitale européenne de la cyberguerre ».
La ville bénéficie de plusieurs avantages : un coût de la vie moins élevée que dans d’autres pays européens, une liaison aérienne régulière avec Tel-Aviv un écosystème ayant attiré « plus de 500 entreprises » dédiées à la cybersécurité et générant « environ 10 000 emplois ».
« De nombreux hackers considèrent qu’Israël n’est plus un pays sûr pour opérer − en raison de la guerre et de sa réputation problématique −, et ils choisissent la capitale catalane parce qu’elle présente un cadre juridique plus favorable » au développement de logiciels espion pour téléphones portables, explique l’auteur de l’article de Ha’Aretz, Omer Benjakob.
Les scandales liés à Pegasus de l’entreprise NSO ou de son concurrent Predator d’Intellexa/Cytrox, et les sanctions états-uniennes prises dans la foulée, ont en effet restreint le nombre de pays qu’Israël autorise à acheter de tels logiciels, allant jusqu’à torpiller le business modèle de certains de ses anciens fleurons.