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La communauté scientifique plébiscite Bluesky

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Un ciel bleu pour la communication scientifique
La communauté scientifique plébiscite Bluesky

Alors qu’Elon Musk a joué un rôle central dans l’élection de Donald Trump, les chercheurs semblent avoir migré vers Bluesky, y trouvant un havre de paix comparé à X.

Le ciel est plus bleu ailleurs que sur X pour les chercheurs. Et notamment pour les lecteurs et lectrices de la revue scientifique Nature, qui déclarent avoir massivement migré vers Bluesky.

Mi-janvier, la revue leur a envoyé un sondage pour savoir si le réseau social dirigé par Jay Graber avait pris le pas sur celui racheté par Elon Musk en 2022. 70 % des 5 300 personnes qui ont répondu utilisent Bluesky, explique-t-elle.

Nature s’empresse d’expliquer que ce sondage n’est pas statistiquement représentatif des lecteurs de Nature ou de la communauté scientifique au sens large. Mais il montre néanmoins « l’enthousiasme récent des chercheurs pour Bluesky et le mécontentement envers X », interprète la revue. D’ailleurs, à une question sur leur discipline, les chercheurs qui y ont répondu (près de 4 000) ont indiqué travailler à 38 % en biologie, à 11 % en informatique et sciences de l’information, 9 % en physique et 9 % en sciences environnementales.

Exode massif

Plus de la moitié des répondants (52,5 %) ont, par contre, répondu qu’ils ont quitté X alors qu’ils l’utilisaient auparavant :

Pour la revue, ces chiffres montrent un « exode massif » de la communauté scientifique. Nature a aussi recueilli les sentiments de ses lecteurs sur la plateforme au papillon bleu.

Bluesky, le bon vieux Twitter d’il y a 10 ans pour les chercheurs ?

« Bluesky est bien meilleur pour la science. Il y a beaucoup moins de toxicité, de désinformation et de distractions », affirme l’un d’entre eux. Un autre explique : « mon flux est presque entièrement composé de scientifiques et je reçois des mises à jour sur la recherche qui sont pertinentes et opportunes ».

Et effectivement, les chercheurs semblent se servir de Bluesky pour discuter entre eux. 19 % de ceux qui y ont un compte répondent l’utiliser pour se connecter avec d’autres chercheurs, 3 % pour promouvoir leur recherche, 18,5 % pour suivre les avancées d’autres recherches/chercheurs et 55 % pour tout ça à la fois :

Ces échos ressemblent à ceux qu’exprimaient certains chercheurs comme Sylvain Deville en 2014, s’agissant de Twitter.

Dans les réponses libres à la comparaison entre les deux réseaux sociaux, la revue note que les chercheurs renvoient des impressions plus positives pour qualifier Bluesky, expliquant que ce réseau serait « plus agréable, plus favorable, plus amical, plus gentil, plus collégial, plus stimulant, plus paisible et plus sûr ». Mais certains trouvent BlueSky plus « ennuyeux ».

Des chercheurs ont spécifiquement expliqué à la revue qu’ils avaient l’impression qu’il y avait moins de nazis et de racisme sur Bluesky que sur X.

« Tous les lecteurs de Nature n’aiment pas Bluesky. L’une des critiques qui ressort des réponses à l’enquête est qu’il s’agit d’une chambre d’écho de gauche », explique la revue qui cite l’un d’entre eux : « Bluesky est rempli de « wokes » fous qui vous menacent violemment si vous n’êtes pas d’accord avec le discours libéral ».

Début janvier, la revue Science a aussi interrogé des chercheurs sur leur éventuelle bascule de l’une vers l’autre des plateformes. Le chercheur en digital humanities Philipp Lorenz-Spreen, qui étudie les comportements sur les médias sociaux, y expliquait : « Chaque fois que je vais sur X, je vois des choses scandaleuses, et je me laisse entraîner », ajoutant « « Bluesky est plus lent et plus ennuyeux, mais c’est un bon ennui ».

Les « starter packs », la killer feature ?

Nature explique aussi que certains ont mentionné préférer Mastodon. S’il est vrai que certains chercheurs sont très enthousiastes concernant la plateforme décentralisée basée sur le fediverse, l’été dernier, nous ne pouvions que constater que les chercheurs n’avaient pas migré en masse dans sa direction.

Interrogé par Nature, le chercheur de l’université Queen Mary à Londres, Ignacio Castro, qui étudie l’utilisation des réseaux sociaux, explique la popularité émergente de Bluesky notamment par certaines fonctionnalités comme les « starter packs » mis en place en juin 2024, des listes de comptes « à suivre » créés par les utilisateurs. Ils permettent de trouver une communauté rapidement.

Du côté du Fediverse et Mastodon, cette fonctionnalité a récemment été aussi implémentée. Si la communauté de ce réseau social ne revendique pas forcément d’être dans une course avec les autres, cette inspiration venant du réseau à la mode montre quand même qu’elle ne veut pas que son réseau soit laissé de côté.


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