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Pebble : le code source publié, la montre connectée a encore droit à une autre vie

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Pebble : le code source publié, la montre connectée a encore droit à une autre vie

Cet article est à la fois l’occasion d’une séquence nostalgie et d’un gros coup de vieux. Alors qu’on ne pensait pas reparler de Pebble après sa fermeture il y a huit ans, la montre connectée revient en force avec plusieurs annonces : Google libère le code source de PebbleOS, le projet communautaire Rebble trouve un second souffle et le fondateur de la société va relancer une montre dans l’esprit Pebble.

Pour commencer, un petit tour de DeLorean pour les plus jeunes et ceux à qui Pebble n’évoque rien du tout. Il y a près de sept ans, nous vous racontions la folle histoire de la naissance, de la vie et de la mort de ces montres connectées. Nous n’allons pas tout réécrire, mais nous concentrer sur les grandes lignes.

Les trois campagnes Pebble sont encore dans le « hall of fame » Kickstarter

La montre Pebble s’est lancée en 2012 (il y a 13 ans donc) sur Kickstarter. L’une des premières montres connectées à arriver sur le marché, proposant une grande autonomie et de la personnalisation, elle pulvérise les compteurs avec 10 millions de dollars récoltés pour 100 000 dollars demandés seulement, soit 100x moins. En quelques années, trois campagnes de financement ont été lancées sur la plateforme collaborative américaine. Toutes les trois ont été de francs succès, avec 43 millions de dollars récupérés au total.

Encore aujourd’hui, la campagne de financement de la Pebble Time (deuxième série de montres, avec un écran e-paper couleur) est la seconde campagne la plus lucrative sur Kickstarter. On retrouve les deux autres campagnes Pebble aux sixième et douzième places.

Clap de fin en 2016, les serveurs Pebble survivent jusqu’en 2018

Ce succès n’a pas empêché l’entreprise de rencontrer de grosses difficultés financières dès 2015 et de procéder à des licenciements massifs en 2016. En décembre de cette même année, c’était la fin pour Pebble, rachetée par Fitbit.

Cette dernière n’assure pas de support et laisse tomber la partie matérielle, mais décide de laisser les serveurs actifs pendant un an et demi, jusqu’en juin 2018. Un projet communautaire se lance alors pour donner une seconde vie aux montres : Rebble.

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En 2025, Google libère le code de PebbleOS

Si on reparle aujourd’hui de Pebble, ce n’est pas uniquement pour se remémorer le bon vieux temps. Google, qui a racheté Fitbit en 2021 et a donc récupéré ce qu’il restait de Pebble, vient d’annoncer que « le code source des montres intelligentes Pebble est désormais disponible en téléchargement ». Dans son billet de blog, Google précise que c’est sa manière « d’aider et de soutenir les bénévoles », avec un lien vers le projet Rebble dont nous parlions juste avant.

« La majeure partie du code source du système d’exploitation Pebble » est en ligne, précise Google, mais « une partie du code propriétaire a été supprimée », notamment celui concernant le chipset et le Bluetooth. « Bien que le support matériel et logiciel de Pebble ait été arrêté il y a huit ans, Pebble a toujours des milliers de fans », affirme Google. L’un des premiers fans n’est pas à chercher bien loin : Eric Migicovsky.

Eric Migicovsky veut ressusciter les montres Pebble

Si ce nom ne vous dit rien, il s’agit du fondateur et ex-CEO de Pebble, qui est ensuite passé chez Y Combinator. Plus récemment, il était CEO de Beeper, une application qui permettait d’utiliser iMessage sur Android. Elle a été racheté par Automattic (WordPress). Eric Migicovsky a, lui aussi, publié un billet de blog intitulé « Pourquoi nous ressuscitons Pebble ».

Il explique que le développement de PebbleOS avait nécessité « des dizaines d’ingénieurs » et que « reproduire cela pour du nouveau matériel prendrait beaucoup de temps ». Il a donc décidé d’aller directement à la source et de toquer à la porte de Google :

« J’ai demandé à des amis de Google s’ils pouvaient ouvrir PebbleOS. Ils ont dit oui ! Durant l’année dernière, une équipe au sein de Google (y compris d’incroyables ex-Pebblers devenus Googlers) a travaillé sur ce sujet. Et aujourd’hui, le code source de PebbleOS est disponible ».

Il en profite pour remercier Rebble au passage, un projet qu’il avait déjà soutenu en 2018 avant la fermeture des serveurs.

Quelque chose de « simple », sans reproduire les erreurs du passé

Dans son billet de blog, il annonce aussi qu’avec « une petite équipe » il va « replonger dans le monde du hardware pour ramener Pebble » à la vie. La promesse est de garder « les choses simples ». Il assure avoir tiré des leçons du passé : « Je n’envisage pas de lever des fonds auprès d’investisseurs ou d’embaucher une grande équipe. L’accent est mis sur la durabilité ».

Dans sa petite FAQ, Eric Migicovsky s’amuse de sa situation. À la question « n’êtes-vous pas le gars qui a foiré la dernière fois ? », il répond : « Oui, le seul et unique. Je pense que j’ai appris de précieuses leçons ».

Il s’adresse aux nostalgiques des montres – après tout, ils ont dépensé des dizaines de millions de dollars sur Kickstarter, cela fait une belle base de clients potentiels : « La nouvelle montre que nous construisons aura essentiellement les mêmes caractéristiques et fonctionnalités que Pebble, avec quelques nouveautés amusantes [… ] Elle fonctionnera avec le système d’exploitation open source PebbleOS et sera compatible avec toutes les applications et cadrans Pebble ».

Parmi les fonctionnalités de base, on devrait retrouver un écran e-paper (toujours allumé), une longue autonomie de plusieurs jours, une expérience utilisateur simple, des boutons physiques et la possibilité de personnaliser la montre, le billet de blog parle même de « hackable ». Un site dédié RePebble a été mis en ligne (à ne pas confondre avec Rebble…).

« C’est énorme pour Rebble »

Rebble aussi a publié un billet de blog, suite à l’annonce de Google de publier le code source. Pour faire simple, la nouvelle est excellente : « C’est énorme pour Rebble ». En effet, l’équipe travaillait auparavant sur son propre firmware de remplacement : RebbleOS. « Comme vous pouvez le voir par l’historique des commits, les progrès étaient lents ». La libération du code de PebbleOS rebat les cartes.

Rebble en profite pour annoncer un changement structurel et devient une organisation à but non lucratif. Pour les détails, on repassera, mais un site dédié à la Foundation Rebble a été mis en ligne (spoiler : il est vide). La suite au prochain épisode.

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