CISAille

Dans les pas de la reprise en main de toutes les agences américaines par le DOGE d’Elon Musk et Donald Trump, la CISA, l’agence de cybersécurité américaine, met sur pause tout son travail sur la sécurité électorale.
Les agents de la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) ont reçu un message de leur direction les informant que l’agence « interrompra toutes les activités liées à la sécurité des élections jusqu’à la fin » d’une évaluation de tous les postes de l’agence liés à cette question et à la lutte contre la désinformation, explique Wired.
Ce message a été envoyé par Bridget Bean, la responsable par intérim de l’agence nommée par Donald Trump. En novembre dernier, la directrice de l’agence, Jen Easterly, et son directeur adjoint, Nitin Natarajan, avaient annoncé leur départ dès le 20 janvier, date d’investiture de Donald Trump.
Leur travail avait été salué pour l’occasion par des personnes de la communauté comme l’expert en cybersécurité Kevin Beaumont : « Bravo à Jen et Nitin. Ils ont fait un travail incroyable avec la CISA, et c’est vraiment le modèle que les autres cybergroupes régionaux peuvent copier maintenant. La version actuelle, et non la version qu’elle peut devenir ».
Confirmation de mise en congé d’une partie des effectifs
Bridget Bean confirme aussi dans son texte que l’agence a mis en congé administratif le 7 février des employés « initialement identifiés comme étant associés aux activités de sécurité des élections et au programme MDM [Mésinformation, désinformation et malinformation] », comme l’affirmait Politico le 7 février. Elle y ajoute qu’ « il est nécessaire de redéfinir les activités de l’agence en matière de sécurité électorale afin de garantir que la CISA se concentre exclusivement sur l’exécution de sa mission de sécurité physique et cyber ».
Bridget Bean justifie ces diverses décisions et notamment la pause sur les sujets de sécurisation des élections qui doit s’achever le 6 mars par le décret pris par Donald Trump le 20 janvier dernier qui prétend vouloir « mettre fin à la censure fédérale ». Sans apporter de preuve, les républicains ont affirmé que la CISA et les grandes entreprises du numérique comme Twitter ou Meta ont conspiré, sous le gouvernement Biden, pour « censurer » les voix conservatrices en ligne. La Cour suprême avait annulé un procès en juin 2024 contre la CISA à ce sujet.
Un rapport pour la Maison-Blanche
La responsable par intérim de l’agence prévoit de remettre un rapport détaillé à la Maison Blanche sur les modifications à apporter pour « corriger toutes les activités identifiées comme des fautes commises dans le passé par le gouvernement fédéral en matière de censure de la liberté d’expression ».
Suivant la politique voulue par Donald Trump, elle indique vouloir rationaliser les services de sécurité des élections qui sont assurés par la CISA auprès des États et des collectivités locales, mais aussi écarter « tout le personnel, les contrats, les subventions, les programmes, les produits, les services et les activités » qui ne seraient pas en adéquation avec le décret de Donald Trump ou que la nouvelle direction jugerait qu’ils outrepassent les pouvoirs de l’agence.
La CISA n’est pas une vieille agence américaine. Elle a même été créée en 2018 sous le premier mandat de Donald Trump, résultat d’une montée en puissance d’un programme qui existait au sein du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Mais l’actuel président américain avait décidé de limoger le directeur de l’agence de l’époque, Christopher Krebs, en novembre 2020 car elle avait rejeté ses théories du complot à propos des élections qu’il avait perdues à ce moment-là.