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Obsolescence : 2 personnes sur 5 vivraient avec un smartphone dysfonctionnel en France

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Right to repair
Obsolescence : 2 personnes sur 5 vivraient avec un smartphone dysfonctionnel en France

42 % des répondants à une étude menée par le projet Limites Numériques vivent avec un téléphone dysfonctionnel, le plus souvent à cause de problématiques d’obsolescence logicielle.

En France en 2023, 42 % des gens vivaient avec un smartphone dysfonctionnel, selon un sondage Médiamétrie mené auprès de 1 000 personnes « représentatives d’une population de 50 000 personnes au sein de la population française » pour Télécom Paris, l’Université de Toulouse, De Vinci Research Center et Limites Numériques, un projet qui s’intéresse « aux choix de conception, aux usages et aux fonctions d’un numérique s’inscrivant dans les limites planétaires ».

Dans près de deux cas sur trois, ces dysfonctionnements sont dus aux applications et logiciels installés sur les smartphones.

Des problèmes qui surviennent tôt

Constatant que la fabrication est à l’origine de la majeure partie de l’empreinte carbone des terminaux numérique, Limites Numériques s’est penché sur les raisons pour lesquelles nombre d’entre eux étaient remplacés dans les deux ans et demi suivant leur acquisition. En 2023, la designeuse Léa Mosesso contestait en effet, dans un mémoire de recherche, l’hypothèse selon laquelle ces smartphones cessaient brusquement de fonctionner en raison d’une panne unique.

Avec 87 % de détenteurs de smartphone de moins de 3 ans parmi les personnes interrogées, le présent sondage montre que les problèmes logiciels apparaissent tôt. Si 58 % des sondés n’ont rencontré aucun problème, 42 % déclarent donc subir des problématiques logicielles, 34 % des enjeux matériels, et 23 % des problèmes complexes à classer.

Les enjeux de batterie dégradée, de stockage saturé et de lenteur sont en tête des problèmes relayés par les répondants.

Surtout, ces problèmes surgissent tôt : parmi l’intégralité des problématiques relevées, la moitié est apparue dès la première année, près du quart dans la deuxième année. Au-delà de la quatrième année, où environ 50 % des répondants déclarent avoir rencontré au moins un problème de smartphone, la probabilité de subir de nouveaux dysfonctionnements n’évolue quasiment plus, relève encore Limites Numériques.

Des difficultés à réparer

Face à ces désagréments, les sondés semblent relativement désemparés : les propriétaires des smartphones n’ont pas tenté de résoudre 42 % des problèmes relevés. Dans 43 % des cas, ils ont tenté de résoudre leurs difficultés (le type d’enjeux que les usagers tentent le plus de résoudre sont ceux liés au stockage de leurs appareils). Dans plus de la moitié des cas, l’opération s’est soldée par un échec.

Enfin, 15 % des problèmes se sont résolus par eux-mêmes.

Des chiffres qui, en définitive, traduisent la résolution de seulement un tiers des problèmes rencontrés sur les smartphones des personnes interrogées. Parmi les plus complexes à résoudre : tous les enjeux liés à l’écran, à l’affichage et à la dégradation de la batterie.

14,7 % des téléphones remplacés réellement inutilisables

Si 32 % des répondants ayant rencontré au moins un problème qualifient ces désagréments qu’ils rencontrent de « très gênants » et 47 % de « plutôt gênants », beaucoup cohabitent avec. Principales raisons évoquées : vouloir faire durer l’appareil le plus longtemps possible, et des enjeux de coûts (trop élevés pour réparer ou remplacer l’appareil).

Cela dit, l’étude relève une chute marquée de la cohabitation des propriétaires de smartphone avec leur appareil au-delà d’un mois lorsqu’ils ont tenté de résoudre le problème sans y parvenir. Cela « peut signifier qu’une partie des smartphones sont remplacés, et pas réparés », écrivent les auteurs. Lorsque le téléphone finit par être remplacé, indiquent encore les répondants, il n’est totalement inutilisable que dans 14,7 % des cas.

En conclusion de son étude, Limites Numériques formule plusieurs recommandations, parmi lesquelles celle de demander aux fabricants une garantie logicielle de plusieurs années ; celle de produire des applications plus légères pour éviter la saturation du stockage des appareils ; proposer des paramètres permettant de contourner certains dysfonctionnements (comme les écrans en partie cassés), et faciliter maintenance et réparation matérielle et logicielle.


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