« We open governments »
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Le sort du fondateur de WikiLeaks va être de nouveau jugé cette semaine par la justice britannique. La Rapporteure spéciale de l’ONU sur la torture, le Parlement australien, de nombreuses ONG représentatives de journalistes et professeurs de droit américains plaident pour sa libération.
Julian Assange, 52 ans, « mourra » s’il est extradé aux États-Unis, a déclaré son épouse Stella Assange lors d’une conférence de presse à Londres, rapporte l’AFP : « sa santé décline, physiquement et mentalement. Sa vie est en danger chaque jour où il reste en prison et s’il est extradé, il mourra ».
Deux magistrats britanniques vont en effet examiner mardi et mercredi 20 et 21 février la décision de la Haute Cour de justice de Londres, prise le 6 juin 2023, de refuser à Julian Assange l’autorisation de faire appel de son extradition aux États-Unis acceptée en juin 2022 par le gouvernement britannique.
Le fondateur de WikiLeaks (dont le slogan est « We open governments ») fait l’objet de 18 chefs d’accusation aux États-Unis pour son rôle présumé dans l’obtention et la divulgation de documents classifiés, y compris des preuves révélant des crimes de guerre présumés commis par les États-Unis lors des guerres en Afghanistan et en Irak, « notamment sur les attaques contre des civils », rappelle The Observer.
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« Lorsque nous avons publié ces documents, nous avions deux raisons de penser que les États-Unis ne poursuivraient pas Julian en justice », explique le journaliste Nick Davies, qui avait travaillé en étroite collaboration avec Assange pour The Guardian.
« La première était qu’en toute bonne conscience, ils ne pouvaient pas transformer leur acte d’espionnage en une arme pour attaquer le journalisme », détaille le journaliste. « L’autre était qu’aucune administration décente ne pouvait poursuivre Julian en justice sans tenir compte de la liste des crimes répugnants commis par les forces américaines et leurs alliés et que nous dénoncions ».
« Tout au long des années [Barack] Obama, ces hypothèses ont tenu bon. Il a fallu Donald Trump – immoral et indécent – pour les renverser. Il est tout simplement honteux que les hommes de [Joe] Biden se servent de Trump comme guide », fustige le journaliste.
Julian Assange totalise déjà 13 ans de privation de liberté : il est en effet détenu au Royaume-Uni depuis 2019 dans la prison de « haute sécurité » de Belmarsh, après être resté enfermé dans l’ambassade d’Équateur depuis 2012.
This journalist has been in a London prison for almost five years for exposing state criminality.
— Stella Assange #FreeAssangeNOW (@Stella_Assange) February 18, 2024
If the UK sends to the country he exposed he will die in a US prison cell.
This week the UK will decide. It’s now or never. Defend Assange. His life and the future of journalism… pic.twitter.com/DRcTyElvK3
S’il obtient gain de cause, son appel sera alors examiné sur le fond, précise l’AFP. A contrario, et en cas d’échec, « il aura épuisé toutes les voies de recours au Royaume-Uni ». Ses soutiens ont cela dit indiqué qu’il saisirait alors la Cour européenne des droits de l’homme.
La justice britannique a donné son feu vert à l’extradition de Julian Assange après que les États-Unis ont fourni des assurances qu’il ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence (Colorado), surnommée l’« Alcatraz des Rocheuses ».
Mais les mises en garde sont telles que cet engagement « ne vaut même pas le papier sur lequel il est écrit », a estimé le rédacteur en chef de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson.
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