Ennemi d'État

Les deux jours d’audience, en l’absence de Julian Assange, ont opposé les avocats du fondateur de WikiLeaks, qui ont dénoncé un « procès politique », empêchant a priori une extradition aux États-Unis, aux avocats des USA pour qui une « extradition n’est pas bannie pour délit politique ».
Le Monde rappelle qu’en première instance, en janvier 2021, la justice britannique avait refusé l’extradition, « citant l’état de santé psychologique du fondateur de WikiLeaks et les conditions de détentions difficiles qui l’attendaient outre-Atlantique », sans pour autant attaquer au fond l’action en justice.
La décision avait alors été cassée près d’un an plus tard par la Haute Cour de justice, qui s’était appuyée sur « une série de garanties » émises par les autorités américaines qui avaient, entre autres, promis que Julian Assange serait « correctement traité en détention ». La demande d’extradition avait ensuite été approuvée par la justice britannique, puis par la ministre de l’Intérieur de l’époque, Priti Patel.
« Très affaibli », Julian Assange « n’était pas présent aux audiences mardi et mercredi, ni physiquement, ni en visioconférence », relève Le Monde, « parce qu’il ne se sentait pas bien », a expliqué son épouse Stella.
La dernière fois qu’il avait eu le droit d’assister à l’une de ces audiences, c’était le 6 janvier 2021. Depuis, ajoute-t-elle, « l’une des grandes absurdités de ce dossier est qu’il devait suivre les procédures comme un spectateur », relève Mediapart.
« Son état de santé n’a cessé de se dégrader depuis son incarcération et aujourd’hui il reste une personne très fragilisée », souligne au Monde son avocat en France Antoine Vey.