Suppressions en pagaille
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Depuis le début du conflit qui oppose Israël au Hamas, les accusations de biais dans la modération d’Instagram se multiplient. Une enquête de the Markup démontre une propension accrue au masquage de hashtags et à la suppression de publications et de comptes soutenant la population palestinienne.
Depuis sept ans, Nabeel Shah utilise Instagram pour publier des images et des vidéos de sa vie, et faire connaître la petite entreprise qu’il a cofondée avec sa femme, Maryam Ishtiaq. Lui a plus de 35 000 followers. Sa femme, plus de 300 000. Or, comme bon nombre d’utilisateurs du réseau social de Meta, outre leurs publications habituelles, il leur arrive à tous les deux de partager des contenus relatifs à l’actualité.
À partir de l’explosion de la guerre entre le Hamas et Israël, en octobre 2023, l’internaute déclare que le nombre de vues de ses Stories a sévèrement chuté chaque fois que celles-ci concernaient la Palestine. En octobre, il a partagé une publication sur le nombre de victimes de la guerre qui incluait le nombre de prisonniers faits en Cisjordanie.
La story a été effacée par Instagram, l’entreprise expliquant que la publication soutenait des « organisations et individus dangereux » (DOI). Une affirmation fausse, aux yeux de M. Shah, qui a demandé à Instagram de revoir sa décision. Mais similaire aux « centaines de cas où de simples mentions neutres du Hamas sur Instagram et Facebook ont déclenché la politique DOI » (dont la version adaptée au contexte européen se trouve ici) relevées dans un rapport de décembre 2023 de Human Rights Watch. L’application de cette politique a poussé la plateforme « à effacer immédiatement toute publication, story, commentaire ou vidéo et à restreindre les comptes qui les publiaient ».