Pas vu pas pris, un peu vu pris

Un manifestant vient d’être condamné suite à une reconnaissance faciale via le fichier de Traitement d’Antécédents Judiciaires (TAJ). Il portait une capuche et un masque de ski, mais une reconnaissance faciale approfondie et manuelle a tout de même permis de l’identifier.
Un manifestant vient d’écoper d’une peine de quatre mois de sursis probatoire pour outrage à agent et participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations, révèle le journaliste Olivier Tesquet, qui précise qu’il a fait appel.
Capuche et masque de ski
Il détaille dans Télérama que ce parisien de 53 ans avait été photographié par un gendarme, « visage découvert, le crâne couvert par une capuche et un masque de ski », en train d’adresser un doigt d’honneur en direction de l’objectif, lors de la manifestation anti-bassines de Sainte-Soline l’an passé.
Il avait ensuite été identifié via le Traitement d’Antécédents Judiciaires (TAJ), ce gigantesque fichier police de 19 millions de personnes « mises en cause » (MEC), qui comporte aussi plus de 8 millions de photos (sans que l’on sache, cela dit, à combien de personnes cela correspond, le TAJ comportant quatre photographies des personnes fichées).
Les effectifs de Police Technique et Scientifique utilisent à cet effet un logiciel, GASPARD (pour « Gestion Automatisée des Signalements et des Photos Anthropométriques Répertoriées et Distribuables »), qui permet de recueillir les informations anthropométriques et photographiques pour alimenter les fichiers FAED (Fichier Automatisé des Empreintes Digitales) et le TAJ, lors de la signalisation (photographies, prises d’empreintes et prélèvement ADN) des mis en cause et auteurs.
Stefan L. y figure pour des délits mineurs, notamment un graffiti « ACAB » (« All cops are bastards », « tous les flics sont des salauds », ndlr) sur un mur des locaux du syndicat de police Alliance en 2020, qui lui vaut d’être décrit comme « apparenté à la mouvance extrémiste des gilets jaunes », précise Télérama.