Sa mère est NSO

NSO va déménager dans des nouveaux locaux, situés tout en haut d’un immeuble de 44 étages. De quoi lui permettre d’héberger de nombreux nouveaux employés. Depuis les scandales auxquels elle a été associée, le marchand d’armes de cybersurveillance les chouchoute tout particulièrement.
Globes a appris que NSO Group allait quitter ses bureaux à Herzlyia pour des « locaux plus vastes » à Glilot, toujours dans la région de Tel Aviv. La société israélienne viendrait en effet de louer les quatre derniers étages d’une tour de bureaux en construction, « dans le cadre de ses projets d’expansion ».
En 2015, NSO avait signé un bail de 10 ans pour des bureaux situés au-dessus de ceux d’Apple, où elle emploie 400 personnes. Elle en emploierait 300 autres hors Israël, après avoir licencié 100 employés suite aux scandales au sujet des journalistes, défenseurs des droits humains et responsables politiques visés par son logiciel espion Pegasus.
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Les 7 500 mètres carrés qu’elle compte louer en haut d’une tour de bureaux de 44 étages lui permettra, pour le même prix que dans ses bureaux actuels, d’accueillir de nombreux autres employés. Le contrat est d’une durée de 10 ans à compter du second semestre 2025, avec une option de prolongation de 10 ans supplémentaires, précise Globes.
NSO a connu « un processus de réhabilitation très important »
« L’entreprise a traversé une crise il y a 18 mois et a fait l’objet d’une réorganisation très importante », explique Yaron Shohat, qui a remplacé l’ancien CEO Shalev Hulio, lui aussi parti suite au scandale.
Il précise que « l’entreprise a connu un processus de réhabilitation très important, et aujourd’hui elle se trouve dans une situation différente du point de vue commercial. Dans ce cadre, nous avons commencé à chercher un complexe de bureaux qui répondrait mieux aux besoins actuels de l’entreprise : la façon dont nous travaillons a changé, les fonctions ont changé, la taille de l’entreprise a changé et le potentiel de croissance future aussi. »
Globes précise que les employés habitant Tel Aviv verront l’accès à NSO « considérablement amélioré », se félicite Yaron Shohat : « ils gagneront ce kilomètre supplémentaire, y compris les embouteillages à l’échangeur de Hasira, ce qui leur fera gagner 30 minutes sur leur trajet du matin ».
Une communication publique particulièrement décomplexée
Une précision qui pourrait surprendre, pour qui ne connaît le groupe NSO que sous le seul prisme des scandales associés à son logiciel espion Pegasus. Mais il suffit de consulter sa page LinkedIn pour découvrir à quel point l’entreprise communique sur le bien-être de ses employés (ci-dessous, un exemple de photo partagée lors d’une fête organisée dans les locaux de l’entreprise)

D’ordinaire, les entreprises commercialisant des produits ou services aux forces de l’ordre et services de renseignement restent plutôt discrètes quand elles n’affichent pas un profil bas, se bornant généralement à communiquer au sujet de leurs offres (commerciales ou d’emploi), tout en célébrant les fêtes nationales ou religieuses, voire certains évènements de « team building ».
Jusqu’à il y a trois ans, NSO communiquait sur LinkedIn de façon somme toute « corporate ». Suite aux révélations de l’utilisation de son logiciel espion pour surveiller les proches du journaliste Jamal Khashoggi, peu avant qu’il ne soit assassiné, l’entreprise a, depuis au moins trois ans, adopté une stratégie de communication particulièrement décomplexée.