Dansons le MIA avec la CADA

Next voudrait en connaître plus sur l’« outil d’IA de remédiation ou d’approfondissement » mis à disposition des élèves de seconde par le ministère de l’Éducation Nationale. Un mois après, faute de réponse, nous avons saisi la CADA.
Le 5 décembre, le ministre de l’Éducation nationale et pas encore Premier ministre, Gabriel Attal, annonçait la mise à disposition aux élèves de seconde d’un nouvel outil d’IA nommé « Modules interactifs adaptatifs » ou « MIA ».
« Tous les élèves entrant au lycée seront désormais accompagnés, à la maison, d’un outil d’IA de remédiation ou d’approfondissement en français et en mathématiques », expliquait le ministre d’alors au personnel de l’Éducation nationale dans un email qu’avait pu consulter BFMTV.
À ce moment-là, le site du projet (voir version archivée) expliquait que son « moteur d’intelligence artificielle [articulait] plusieurs algorithmes créés par le Laboratoire INRIA (sic) et Sorbonne Université ». Sa page d’accueil explique maintenant que « le site n’est pas encore accessible aux utilisateurs ».
Gabriel Attal, lui, affirmait dans sa lettre que « ce logiciel souverain, construit avec des chercheurs et des enseignants, propriété du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, sera mis gratuitement à disposition de 200 000 élèves de 2ᵈᵉ dès les prochains mois, avant d’être généralisé à l’ensemble des élèves de 2ᵈᵉ à partir de septembre prochain ».
Nous avons voulu en savoir plus et, dès le 6 décembre, Next envoyait une demande de documents au Bureau du droit des données et de l’information publique du Ministère. Un mois après, sans réponse et comme prévu par la procédure de demande CADA, nous avons saisi l’administration pour obtenir son avis sur ce refus tacite de communication de ces documents.
Le code source, mais pas seulement
Dans notre email au service du ministère, nous avions demandé plusieurs documents. D’une part, ceux de la préparation du projet « Modules interactifs adaptatifs », ceux concernant les contrats entre le Ministère et EvidenceB, la startup « edtech » qui est chargé de mettre en place ce système, et la bibliographie scientifique sur laquelle il s’appuie, puisqu’il a été conçu « avec des chercheurs ».
D’autre part, nous avons demandé, comme nous l’avions fait pour Parcoursup, le code source du projet et particulièrement les algorithmes d’Intelligence artificielle gérant la progression de niveau au cours de l’utilisation de MIA. En effet, alors que le projet met en place un système gérant la progression éducative par un système automatisé, il parait normal de savoir comment ce système fonctionne.
Bien évidemment, nous vous tiendrons informé de suites de notre demande et nous mettrons à disposition l’ensemble des documents que nous récupérerons.
Espérons que cette demande ne subira pas les mêmes péripéties que pour celle du code source de Parcoursup (qui n’est toujours pas publié en intégralité) :
- Les députés veulent que le code source et l’algorithme du successeur d’APB soient publics
- Un amendement gouvernemental limitant la transparence sur Parcoursup voté au Sénat
- Transparence de Parcoursup : comment le gouvernement a enfumé les parlementaires
- Algorithmes de Parcoursup : Next INpact saisit la CADA
- Le gouvernement ouvre le code source de Parcoursup, mais pas ses algorithmes « locaux »