RGPDés

Les trois prestataires de vidéosurveillance algorithmique choisis par la place Beauvau s’illustrent, non seulement par l’éventail de leurs solutions de détection et de suivi, mais également par l’importance qu’ils accordent au respect de la protection de la vie privée et du RGPD.
Le ministère de l’Intérieur vient de publier l’avis d’attribution de son marché de « solutions algorithmiques de vidéo-protection », en prévision des Jeux Olympiques de Paris 2024, au sujet desquelles nous avions déjà consacré moult articles.
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Une dizaine d’entreprises avaient postulé aux quatre lots, composés chacun de quatre prestations : la fourniture d’une solution algorithmique, l’installation et le démontage de la solution, la formation et prise en main des acteurs du terrain, et l’accompagnement à la mise en œuvre de la solution.
Le marché, initialement estimé, en août dernier dans l’appel d’offres, à 2 millions d’euros (soit 500 000 euros par lot), a finalement été attribué à trois sociétés françaises : Wintics, Videtics et ChapsVision, pour 8 millions d’euros (2 millions par lot), soit le « montant maximum autorisé ».
« On fait l’analogie avec les ombres chinoises »
Le premier et le quatrième lot, concernant respectivement le déploiement dans la région Ile-de-France et « sur des transports en commun et infrastructures associées (gares, stations) », ont été remportés par Wintics, dont le système Cityvision serait exploité par 20 000 caméras connectées dans 40 villes et infrastructures de 7 pays.
Au Parisien, ses fondateurs expliquaient que son système n’avait pas besoin d’images de haute qualité pour fonctionner, reconnaître les catégories ciblées et la nature des actions à repérer : « on fait l’analogie avec les ombres chinoises, décrit Quentin Barenne. Il n’y a strictement aucune analyse biométrique. On regarde plutôt les contours, et ça donne au logiciel une idée de quel est le sujet ».
L’entreprise se positionne principalement sur trois segments : la « gestion des flux de mobilité (comptage multi-modes, analyse des trajectoires aux carrefours, observatoire du stationnement, etc.) », la sécurité des espaces publics (« détection des mauvais usages de la voirie, détection de situations dangereuses »), et la propreté et l’environnement (propreté des points d’apport volontaires, détection des dépôts sauvages).
Elle propose une « solution souveraine entièrement conçue en France » qui « s’appuie sur des serveurs installés localement chez les clients pour garantir un niveau de sécurité et de souveraineté des données maximal ».
« Mettre la technologie au service de l’intérêt général »
« Une des motivations principales à la création de Wintics était de mettre la technologie au service de l’intérêt général, mais dans le respect des libertés individuelles et avec une très forte éthique professionnelle », expliquait Matthias Houllier, l’un de ses trois co-fondateurs, au Parisien.