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Fibres optiques sabotées : neuf départements touchés, « les impacts clients sont limités »

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Internet touché, mais pas coulé !
Le sabotage des fibres optiques en France selon Flock

Alors que les actes de vandalisme de cette nuit font les gros titres de la presse durant cette journée, la Fédération Française des Télécoms (FFT) vient de publier un communiqué donnant de nouveaux détails.

Ce matin, nous expliquions que des fibres optiques « longhaul » (longues distances) avaient été coupées à plusieurs endroits en France, provoquant des perturbations au niveau national. Ces fibres relient des grandes villes – Paris, Lille, Strasbourg, Marseille, Lyon… – et servent d’artères pour Internet.

Ces « autoroutes » sont utilisées par les opérateurs pour leurs propres besoins, mais peuvent aussi être louées par d’autres. En cas de problème, c’est donc un effet domino sur les réseaux fixes, mobiles, les entreprises et les particuliers. Dans le cas présent, Internet n’est pas tombé en France, mais il a été perturbé.

Après les actes « malveillance concomitants » ciblant la SNCF, c’est une nouvelle attaque contre les infrastructures françaises en plein Jeux Olympiques. Pour rappel, l’ANSSI nous a confirmé ce matin que « les problématiques sur les installations téléphoniques ne résultent pas d’un incident de cybersécurité ».

Des actes de vandalisme dans cinq régions, du nord au sud

Dans le communiqué de la Fédération Française des Télécoms, on apprend tout d’abord que pas moins de neuf départements sont touchés, alors que Free parlait de six départements ce matin :

  • Auvergne-Rhône-Alpes : Ardèche (07), Drôme (26)
  • Grand Est : Marne (51), Meuse (55)
  • Haut-de-France : Oise (60)
  • Occitanie : Aude (11), Hérault (34)
  • Provence-Alpes-Côte d’Azure : Bouches-du-Rhône (13), Vaucluse (84)

Pour ceux qui, comme moi, sont nuls en géographie, Flock nous a préparé une carte de France des départements touchés. On se rend bien compte de l’attaque coordonnée sur le territoire (aussi bien au nord qu’au sud) :

Réparer les fibres, après le passage de la police scientifique

Les techniciens sont sur place afin de réparer les fibres, c’est-à-dire « effectuer les soudures nécessaires ». Et, si vous vous demandez comment on fait, nous avons déjà publié un dossier sur le sujet. Nicolas Guillaume a mis en ligne des photos des coupures de cette nuit.

Comme toujours en pareille situation, il faut attendre avant de procéder aux réparations. Adista le rappelle d’ailleurs dans sa publication sur l’incident du jour : « La police scientifique est intervenue pour effectuer des constatations et permettre le début des réparations. Les travaux de réparation ont commencé dès que les autorités locales ont donné l’accès au site ». C’était à 12h30, 10h après le début de l’incident.

Le parquet de Paris ouvre une enquête

« La concomitance de ces événements et les infrastructures ciblées pointent vers des actes de sabotage, signalés aux autorités compétentes pour mener les investigations nécessaires », ajoute la FFT. Cette dernière condamne ces actes de vandalisme et « appelle à un renforcement de l’arsenal pénal à l’encontre des auteurs de tels actes ».

Alexandre Archambault, avocat spécialiste du numérique et ancien responsable des affaires réglementaires de Free, précise « qu’un #fibercut de ce genre est passible de 7 années d’emprisonnement ».

De son côté, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête, comme le rapporte l’AFP : « L’enquête est ouverte pour détérioration de biens de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs ».

Y’a qu’à, faut qu’on ? Oui et non…

Quant à la sécurité des infrastructures, Alexandre Archambault a expliqué la situation dans un thread sur X. Pour résumer, « il faut absolument que le réseau soit accessible, pour réparer au plus vite en facilitant le tirage de câble ».

Il ajoute que, en France, il y a « plus d’une trentaine de millions de points d’accès (poteaux / chambres / armoires) ». S’il est possible de « bétonner une chambre (ce qui existe pour les chambres ultra-sensibles), ça empêche certes le vandalisme, mais ça empêche surtout toute intervention ultérieure, que ce soit de maintenance ou tout simplement de réparation suite à des dégâts de travaux publics ».

« les impacts clients sont limités »

Dans la situation, comme nous l’indiquions ce matin, il existe des solutions de secours avec des infrastructures généralement redondantes. « Du fait de ces alternatives, les impacts clients sont limités », indique la FFT. Force est de constater qu’Internet n’est pas tombé en France, même si les techniciens des opérateurs ont certainement passé une rude journée.

Sur X, Olivier Bonvalet donne un exemple : « Concrètement là tout de suite, pour faire Lyon (Orange) <> Roubaix (OVH), je fais Lyon → Marseille → Singapour → Canada → Londres → Roubaix ». Même sans être bon en géographie, on voit bien que ce n’est pas le chemin le plus rapide.

Résultat des courses : « c’est lent (255 ms) et y a de la perte (27 %) ». C’est depuis rétabli et pour ceux que ça intéresse, le traceroute est par ici.


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