Pas assez cher mon fils
L’Europe va disposer d’une nouvelle usine de fabrication des semi-conducteurs à Dresde, en Allemagne. La Commission vient d’autoriser une aide d’État de cinq milliards d’euros, tandis qu’Ursula von der Leyen inaugure les travaux. L’Europe a pour rappel comme ambition de grimper à 20 % du marché mondial des semi-conducteurs.
La Commission européenne vient d’autoriser « une mesure allemande d’un montant de 5 milliards d’euros visant à aider l’entreprise European Semiconductor Manufacturing Company (« ESMC ») à construire et exploiter une usine de fabrication de puces électroniques à Dresde ».
ESMC = TSMC + Bosch + Infineon + NXP
ESMC est une entreprise commune entre TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company), Bosch, Infineon et NXP. Le taïwanais en détient 70 %, le Néerlandais NXP et les Allemands Infineon et Bosch 10 % chacun.
Cette usine fabriquera des « plaquettes de silicium de 300 mm avec des tailles de nœud de 28/22 nm et 16/12 nm, utilisant la technologie du transistor à effet de champ (« FinFET ») ». L’usine devrait fonctionner au maximum de sa capacité d’ici à 2029. Elle produira alors 480 000 plaquettes de silicium par an.
Il s’agit d’une « fonderie ouverte, ce qui signifie que tout client – y compris, mais sans s’y limiter, les trois actionnaires autres que TSMC – peut passer des commandes pour la production de puces spécifiques ».
C’est la quatrième autorisation du genre, rappelle la Commission :
« Consécration de l’Europe en tant que puissance mondiale de l’innovation »
La présidente de la Commission Ursula von der Leyen ne mâche pas ses mots à l’occasion de l’inauguration (hier) des travaux pour cette usine de semi-conducteurs de l’ESMC. Elle parle de la « consécration de l’Europe en tant que puissance mondiale de l’innovation ».
« Les bénéfices se feront sentir bien au-delà de Dresde et de la Saxe. 11 000 nouveaux emplois seront créés en Europe, tant ici que dans le reste de notre continent. Les sociétés européennes de semi-conducteurs auront accès à de nouvelles technologies et de nouvelles capacités de production. Les industries européennes bénéficieront de chaînes d’approvisionnement locales plus fiables et de nouveaux produits adaptés à leurs besoins », ajoute-t-elle.
La présidente rappelle que l’Europe s’est fixé il y a trois ans comme objectif d’arriver à 20 % de la production mondiale des semi-conducteurs, ce qui implique de quadrupler la production dans un marché en forte augmentation… et sous fortes tensions géopolitiques. Les États-Unis et la Chine se livrent une guerre féroce, avec l’Europe prise entre les deux.
« Depuis lors, nous avons vu de nouvelles usines de semi-conducteurs ultramodernes sortir de terre dans toute l’Europe, que ce soit à Crolles, près de Grenoble, ou à Catane, en Sicile. Aujourd’hui, une nouvelle usine voit le jour ici même, à Dresde ».
« Cette nouvelle usine est une « installation pionnière », au sens du règlement européen sur les semi-conducteurs, ce qui veut dire qu’elle fabriquera des produits qui n’existent pas ou dont la production n’est prévue dans aucune installation en Europe », ajoute-t-elle.