Quel est le comble pour une université ?
Depuis 20 ans, le 15 aout signifie, dans le milieu universitaire, l’élévation (et la dégringolade aussi parfois) de certaines universités dans le fameux classement de Shanghai. Tous les ans, nous voyons fleurir les communiqués satisfaits du rang des universités françaises. Pourtant, ce classement, commandé par le Parti communiste chinois pour établir sa propre politique scientifique, ne signifie pas grand-chose sur la qualité de l’enseignement supérieur et la recherche en France. La Chine, elle-même, n’en tient plus vraiment compte.
Le 15 aout dernier, comme depuis plus de 20 ans, les résultats du classement de Shanghai 2024 étaient publiés, provoquant une ribambelle de communiqués des universités françaises, satisfaites de leur rang, comme l’Université de Paris-Saclay qui y apparait en douzième position. Les responsables politiques étaient aussi de la partie avec, en tête, Emmanuel Macron et Sylvie Retailleau, ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR).
Alors que l’université est actuellement victime d’une cyberattaque, le président de la République a même twitté « Paris-Saclay est magique ! », ajoutant après un résumé du classement des universités françaises, « c’est la confirmation du succès des nouveaux modèles d’universités françaises et de l’impact des financements de la loi de programmation de la recherche et de France 2030 qui contribuent à transformer les établissements, à enrichir leur offre de formation et à définir leur signature scientifique. C’est la France ! Nous pouvons être fiers ».
Mais ce classement était-il pertinent pour mesurer l’évolution de la qualité de l’enseignement supérieur français ou sa recherche ? On remarquera au passage qu’un flou est entretenu sur ce point : est-ce un indicateur d’un bon enseignement supérieur, d’une bonne qualité de la recherche effectuée dans ces universités, ou des deux ?