
Le 9 janvier, quatre mineurs ont été reconnus coupables du tabassage d’autres collégiens aux cris de « sale bougnoule » et du caractère raciste de l’agression.
Streetpress revient sur les éléments de leur radicalisation rapide « vers une mouvance d’extrême-droite extrêmement violente », principalement via les réseaux sociaux, constatée par les enquêteurs.
Démunis, les parents décrivent des adolescents brusquement plus renfermés, qui tiennent des propos « extrémistes ». « On ne sait jamais si c’est pour rigoler parce qu’il en parlait souvent. On sentait l’influence extérieure » explique le père de l’un d’eux aux policiers.
Dans la chambre d’un autre, dont un service éducatif estime qu’il s’est « radicalisé il y a quatre mois sur les réseaux sociaux », les enquêteurs ont trouvé une série d’armes blanches, des « armes de poing en 3D en état de fonctionnement » et un « lance-roquette en carton ».
Les quatre se sont réunis via le même canal de discussion sur Telegram, où s’échangent des idées nazies. Par ce biais, ils rejoignent bientôt les entraînements de boxe de la division Martel, un groupe de jeunes néonazis parisiens « fans de combats, du Gud et d’Hitler », selon une précédente enquête de Streetpress.
Lorsqu’Alexandre H. est visé par un canular téléphonique, il rameute ses trois comparses et des membres de la division Martel pour une expédition punitive. Trolling, débats sur la violence acceptable (« faut pas leur laisser des handicaps à vie ») et incitation explicite à la violence (« on troll mais quand faut taper, vous le faites tous sans excuses ») se mélangent dans leur fil de conversation.
En attendant l’audience de sanctions, qui aura lieu en octobre, les quatre mineurs sont sous mesures judiciaires. Ils doivent dédommager les parties civiles pour préjudice moral.