Black Mirror n’a qu’a bien se tenir

Partons de l’idée qu’Internet ne sera disponible qu’en mode dégradé à l’avenir, avec une disponibilité des ressources. Comment s’adapter et proposer un navigateur résilient ? Catherine Letondal présente des propositions « d’exploration » dans un monde où le tout illimité ne serait plus une réalité.
Lors de sa Journée du Conseil scientifique 2024 – sur le thème « Repousser les limites de l’internet » –, l’Afnic a donné la parole à plusieurs chercheurs et experts, notamment Catherine Letondal (professeure à l’École Nationale de l’Aviation Civile, mais aussi développeur de logiciels pendant 15 ans à l’Institut Pasteur). Elle tenait une petite conférence intitulée « Interactions pour un navigateur Web résilient à un Internet dégradé ».

Il était une fois dans le futur…
Elle commence par poser les bases de sa réflexion, avec un avenir de sobriété forcée : « un jour, qui peut arriver d’ici quelques années, l’Internet sera peut-être un peu différent de ce qu’il est aujourd’hui, et possiblement assez dégradé ». Les raisons peuvent être variées, notamment sur les ressources.
« Il y aura peut-être moins d’énergie disponible et il faudra les partager avec d’autres secteurs, selon un budget », les équipements électroniques seront peut-être moins bien maintenus (ressources, réglementation…) et les infrastructures endommagées.
Dans ce dernier cas, les causes peuvent aussi être multiples : « augmentation de la fréquence et de la gravité des catastrophes environnementales comme les incendies de forêt, les inondations, les tempêtes, etc. ». On l’a vu récemment avec des glissements de terrain autour des câbles sous-marins en Afrique.
Penser dès aujourd’hui le monde d’après
Ce projet, encore à son début, se prépare à un tel changement de paradigme. Si le corollaire est un usage plus écoresponsable, ce n’est en effet pas le but premier du projet : « On n’est pas dans une approche de sobriété avec des outils qui permettraient un comportement plus moral par rapport à l’environnement […] On est dans une attitude où on se dit qu’un jour ça va être très dégradé. Comment est-ce que j’anticipe cela et fais en sorte qu’il y ait déjà des outils prêts ? ».