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[Enquête] Espionner son conjoint : le vrai visage d’applications de contrôle parental ?

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Des pratiques aussi détestables qu’illégales
[Enquête] Espionner son conjoint : le vrai visage d’applications de contrôle parental ?

Plusieurs logiciels proposent aux parents de surveiller la vie numérique de leur enfant mineur, une approche parfaitement légale. Problème, le discours dérape parfois sur la surveillance d’un proche ou d’un conjoint, comme le montrent les deux volets de notre enquête. Les éditeurs ne semblent reculer devant rien : billets de blog, liens sponsorisés, sites modifiés en fonction des demandes, etc.

Les sociétés derrière ces applications multiplient les messages tendancieux, voire dépassent largement les bornes, pour cibler toujours plus ceux qui cherchent à espionner leurs proches ou leur conjoint. Des faits passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans de prison et 60 000 euros d’amende.

Suivre son conjoint « à son insu » : des pratiques délétères

Une première approche consiste à publier des billets de blogs, des articles et des guides pratiques. Certains y vont franchement en mettant en avant des fonctionnalités pour « suivre l’emplacement de votre conjoint ou enfant à leur insu », pour des raisons de « soupçons d’infidélité » et… de « curiosité personnelle ». Ce ne sont que quelques exemples des messages nauséabonds identifiés durant notre enquête.

Un double discours avec les liens sponsorisés

Dans la seconde partie de notre enquête, on s’intéresse aux liens sponsorisés mis en avant dans Google (Bing n’est pas épargné). Des recherches avec des mots clés comme « espionner sa femme » ou « lire ses SMS » renvoient vers des sites dont le message change de ton. Pire encore, certaines sociétés passent carrément des informations dans les URL des liens sponsorisés pour mieux cibler le message d’accueil affiché en gros sur le site.

  • « Surveiller sa femme » : dans l’enfer des liens Google sponsorisés (demain)

Résultat des courses, des applications de contrôle parental se retrouvent à afficher en gros sur leur page d’accueil : « Application pour hacker un téléphone », « Solution d’espionnage téléphonique indétectable », etc. Ces pages ne sont pas référencées par Google et donc « invisibles » a priori, sauf à passer par les liens sponsorisés.

Des sites qui « s’adaptent » en fonction des visiteurs

Nous nous sommes également « amusés » à modifier des liens pour faire afficher ce que l’on voulait sur le site officiel de certaines applications, comme en attestent les deux captures ci-dessous. Nous n’avons pas modifié le code source de la page pour changer le message, seulement le lien permettant d’arriver sur cette page. C’est à lire dans la seconde partie de notre enquête.

À la suite de notre enquête, nous avons évidemment contacté Google. Si l’entreprise n’a pas souhaité nous répondre malgré plusieurs relances, nous avons constaté que plusieurs des liens sponsorisés signalés ont disparu suite à nos demandes.


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