Le consentement ? Pourquoi faire ?
En 2022, nous vous proposions une enquête sur un stalkerware – mSpy – qui ciblait particulièrement les hommes souhaitant « contrôler » des femmes. Deux ans plus tard, force est de constater que ces pratiques ont encore le vent en poupe, chez plusieurs éditeurs. Certaines applications de contrôle parental en profitent pour aller jusqu’à vous proposer d’espionner votre conjoint !
Notre enquête débute sur les réseaux sociaux, TikTok plus précisément, avec une publication identifiée comme une « collaboration commerciale » d’un compte proposant des « astuces tech » (642 000 abonnés) pour une application permettant de « surveiller tout ce qui est fait sur un autre téléphone en accédant à la caméra, en visionnant l’écran. Bref, c’est très pratique ». Il s’agit d’AirDroid Contrôle Parental.
Surveiller, espionner : le choix des mots, le choc des propos
Une semaine plus tard, rebelote (avec deux fois la même publication par ce même compte Tiktok) : « espionner le téléphone de quelqu’un d’autre, c’est possible avec FamiSafe qui permet d’accéder à l’activité d’un autre téléphone ».
Dans les deux cas, le créateur de contenus indique dans sa vidéo – au bout d’une dizaine de secondes tout de même – « que c’est clairement une application de contrôle parental ». On décide de regarder de plus près ces deux applications : que proposent-elles réellement : « contrôle parental », « surveiller », « espionner » ? Les mots ont de l’importance et ne veulent pas dire la même chose.
On rappelle simplement la définition d’espionner selon le Larousse : « surveiller avec malveillance les faits et gestes de quelqu’un, guetter quelqu’un pour surprendre ses secrets au profit d’un tiers ou de soi-même : espionner sa femme ». Pas vraiment compatible avec le fait d’« obtenir le consentement de l’utilisateur ». Mais qu’importe pour mSpy, qui cible large avec les enfants et les conjoints.