Fear, Uncertainty & Doubt
Trois documents, émanant des services de renseignement et des polices anti-terroristes anglo-saxons, ainsi que d’Europol, tirent la sonnette d’alarme au sujet du nombre croissant de jeunes et d’adolescents (auto-)radicalisés sur Internet. Un phénomène qui transcende les idéologies, mais qui confine à la « gamification » dans les groupes et messageries d’extrême droite.
« Pour la première fois depuis sa création pendant la Seconde Guerre mondiale », souligne son communiqué, l’alliance des « Five Eyes » (qui réunit les services de renseignement états-uniens, britanniques, canadiens, australiens et néo-zélandais) rend public un document appelant à une « réponse de l’ensemble de la société », « à l’échelle mondiale », afin de « lutter contre la menace croissante que représente l’extrémisme en ligne pour les enfants ».
Publié début décembre, le document met en garde contre le fait que les enfants « sont de plus en plus nombreux à être entraînés dans l’extrémisme violent ».
Il appelle à une action collective de la part du public, des gouvernements et de l’industrie technologique pour s’attaquer au problème, en précisant qu’« une fois que les services de police et de sécurité sont impliqués, il est souvent trop tard ».
Ce n’est pas un problème qui peut être résolu par les forces de l’ordre
L’an passé, « nous avons arrêté plus d’enfants que jamais auparavant, dont certains n’avaient que 12 ans », déplore Matt Jukes, chef de la police antiterroriste britannique : « Il ne s’agit pas d’un phénomène propre au Royaume-Uni, nos collègues du monde entier sont confrontés exactement au même problème ».