Clik here to view.

Depuis janvier 2023, rappelle France Bleu, la Commission européenne « impose un suivi en temps réel des terres exploitées par les agriculteurs » via les images Sentinel fournies par le programme européen Copernicus afin de vérifier si ce qu’ils déclarent est conforme à ce qu’ils font pour toucher les aides de la Politique Agricole Commune (PAC).
Or, « beaucoup d’agriculteurs ont l’impression que Big Brother est dans les champs », et se plaignent de ce qu’ils perçoivent comme du « flicage ». Un « non-sens paysan, comme ils l’appellent, qui leur « boufferait 40 % de leur temps » », rapporte France Bleu.
Valentin Garnet, éleveur laitier installé depuis trois ans à Marigny-le-Lozon, dans le centre-manche, explique en effet que les déclarations PAC qu’il doit faire en mars/avril ne correspondent pas forcément à ce qu’il est amené à faire par la suite. Or, « si on le dit, il va falloir le faire », quand bien même à cause de la météo « tout peut changer » entre-temps, déplore l’éleveur laitier :
« Sauf que tous les trois jours, une photo satellite est prise pour savoir si ça a bien été fauché, s’il a bien des bêtes dans la parcelle, si on a respecté nos engagements. Si on n’a pas pu respecter nos engagements, il faut faire une dérogation pour dire qu’on n’a pas pu. Il faut justifier, ça donne une charge administrative supplémentaire et tout ça, c’est du temps. Un agriculteur passe en moyenne par semaine 50 à 60 heures à travailler et si on rajoute encore de l’administratif, on n’est pas dans notre élevage et on ne cherche pas à faire du bon boulot. »