Quantcast
Channel: Next - Flux Complet
Viewing all articles
Browse latest Browse all 3741

Réalité mixte : Microsoft et Anduril se partagent le casque militaire américain IVAS

$
0
0
Nouvelle flamme à l'Ouest
Réalité mixte : Microsoft et Anduril se partagent le casque militaire américain IVAS

Microsoft et Anduril viennent d’annoncer un important partenariat pour le développement de solutions de réalité mixte destinées à l’armée américaine. Conséquence notamment de l’arrêt du HoloLens 2 à l’automne dernier, il consacre un peu plus la position de Microsoft comme pourvoyeur de services.

En novembre 2018, Microsoft remportait un contrat de 480 millions de dollars avec l’armée américaine. La firme devait alors fournir 100 000 casques HoloLens et développer des usages spécifiques, dont des « batailles sans effusions de sang ». Il s’agissait du projet IVAS, pour Integrated Visual Augmentation System, une version dédiée du casque HoloLens à visée militaire. Au sein de Microsoft, une partie du personnel avait fortement protesté contre ce développement.

En octobre dernier, Microsoft annonçait finalement arrêter la commercialisation du casque HoloLens 2, sorti entre temps. Un petit coup de tonnerre qui n’avait surpris personne. Quelques mois auparavant, la firme licenciait ainsi un millier de personnes et imposait une réorganisation de sa division Mixed Reality. Pour autant, la société se disait toujours « pleinement engagée » dans le projet IVAS. Entre temps, le montant du contrat avait grimpé à la bagatelle de 21,8 milliards de dollars.

C’est dans ce contexte qu’est intervenue l’annonce faite hier soir : un partenariat avec la société Anduril pour la poursuite d’IVAS.

Anduril sur le casque, Microsoft sur l’infrastructure de services

« Dans le cadre de cet accord de partenariat, et sous réserve de l’approbation du ministère de la Défense, Anduril supervisera la production, le développement futur du matériel et des logiciels, ainsi que les délais de livraison. Cet accord fait également de Microsoft Azure le cloud hyperscale privilégié d’Anduril pour toutes les charges de travail liées à l’IVAS et aux technologies d’intelligence artificielle d’Anduril », indique le communiqué.

Le décor est donc planté et les objectifs nombreux. Le futur casque devra ainsi fournir « aux soldats un système complet, porté sur le corps, qui intègre la réalité augmentée (AR) et la réalité virtuelle (VR) pour donner aux combattants des capacités de perception au-delà de la ligne de visée ». IVAS doit également garantir « l’efficacité au combat, la survivabilité contre les drones » et accélérer « le commandement de mission des systèmes sans pilote ».

Retour aux « sources »

Le partenariat doit tirer parti des forces de chaque entreprise. Anduril fabrique du matériel militaire depuis 2017, tandis que Microsoft s’est fait une place de choix dans le cloud avec son bouquet Azure (en deuxième place derrière AWS). Signalons que pour Palmer Luckey, fondateur et CEO d’Anduril, il s’agit presque d’un retour aux premières amours : il avait créé le premier casque Oculus, avant que la société soit rachetée par Meta.

« Nous nous éloignons du développement de matériel, mais nous continuerons à fournir un soutien pour le matériel et le logiciel HoloLens jusqu’en 2027, comme annoncé en octobre. Nous restons engagés dans le programme IVAS et nous nous concentrerons sur les technologies du cloud et de l’IA, qui serviront de base à IVAS en tant que plateforme de connaissance de la situation », a en outre déclaré Robin Seiler, vice-président de Microsoft chargé de la réalité mixte, à The Verge.

Parcours semé d’embuches

Anduril est donc au premier plan désormais pour le projet IVAS. On pouvait se douter qu’une passation de pouvoir allait avoir lieu : en septembre dernier, Anduril annonçait l’intégration de son logiciel Lattice dans les casques IVAS. Il est chargé de la détection, du suivi et de la classification des objets apparaissant dans le champ visuel.

Pour autant, l’histoire du projet IVAS a été semé d’embuches. Comme le rappelle TechCrunch, un rapport de 2022 par l’inspection générale du ministère américaine de la Défense (DoD) avait relevé de nombreux problèmes. Outre ceux liés à la technique et une fiabilité à travailler (il s’agissait alors de prototypes), le rapport notait des nausées et maux de tête chez une partie des soldats qui avaient participé aux expériences.

« Fournir l’IVAS sans obtenir l’acceptation de l’utilisateur pourrait entraîner le gaspillage de 21,88 milliards de dollars de fonds publics pour mettre en place un système que les soldats pourraient ne pas vouloir utiliser, ou ne pas utiliser comme prévu », prévenait alors le ministère.

Pour Palmer Luckey, en tout cas, le succès de l’opération ne fait aucun doute. Dans son billet, celui qui se décrit comme « un fanboy de Microsoft » affirme que la firme de Redmond « a prévu des choses assez extraordinaires en matière d’IA et de cloud ». Il annonce avoir hâte de voir ces évolutions, pour qu’il puisse se consacrer à ce qu’il « fait de mieux ». « Je suis, après tout, le meilleur concepteur d’écrans montés sur la tête au monde », assure-t-il. Plein d’enthousiasme, il termine ainsi son billet : « « Quoi que vous imaginiez, aussi fou que vous m’imaginiez, multipliez-le par dix et recommencez. Je suis de retour, et je ne fais que commencer ».


Viewing all articles
Browse latest Browse all 3741

Trending Articles