Joe Tsai, cofondateur et président d’Alibaba, a confirmé mercredi que son groupe fournirait bientôt les infrastructures nécessaires au lancement d’Apple Intelligence en Chine. « Ils ont discuté avec un certain nombre d’entreprises en Chine. Au final, ils ont choisi de faire affaire avec nous. Ils veulent utiliser notre IA pour alimenter leurs téléphones. Nous sommes extrêmement honorés de faire affaire avec une grande entreprise comme Apple », a déclaré Joe Tsai. Ses propos ont été rapportés par Reuters, en marge du Sommet mondial des gouvernements, organisé cette semaine à Dubaï. Apple n’a pour l’instant pas commenté cette information, initialement rapportée mardi par The Information.
L’enjeu est cependant de taille pour la marque américaine. Ses derniers résultats financiers ont en effet confirmé le recul de ses ventes en Chine, notamment sur le marché des smartphones, où Apple rivalise avec des poids lourds locaux tels que Huawei ou Vivo. Plusieurs analystes estiment que l’absence des fonctionnalités liées à Apple Intelligence participe au recul de l’iPhone. La conclusion d’un accord entre Apple et un acteur chinois du cloud était donc, dans ce contexte, particulièrement attendue.

Pour lancer ses fonctions d’IA en Chine sans crainte de sanctions, Apple doit en effet garantir à Pékin que ses services respecteront la réglementation locale. Celle-ci impose, entre autres mesures, la suppression des contenus qualifiés d’illicites par le régime. Pour ce faire, la société américaine n’a pas vraiment d’autre choix que de nouer un partenariat avec un acteur local. Elle aurait, d’après The Information, étudié les possibilités offertes par Bytedance (maison mère de TikTok), Baidu et même le nouveau venu, DeepSeek, avant de finalement jeter son dévolu sur Alibaba.
Rappelons qu’Apple Intelligence promet des fonctionnalités d’intelligence artificielle générative avec trois niveaux de traitement. Le premier relève de l’inférence locale, c’est-à-dire des calculs réalisés directement sur le smartphone. Le deuxième capitalise sur la propre infrastructure distante d’Apple, baptisée Private Cloud Compute (PCC) et censée offrir des garanties très élevées en matière de sécurité. Le troisième, enfin, consiste en un appel à un service tiers : aux États-Unis, les utilisateurs d’iPhone compatibles avec Apple Intelligence peuvent par exemple recourir à ChatGPT directement depuis l’environnement d’iOS.
En Europe, Apple Intelligence sera pour rappel déployé en avril avec iOS/iPadOS 18.4 et macOS 15.4.