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États-Unis : une IA pour traquer les propos des étudiants étrangers et révoquer leurs visas

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IA partout
États-Unis : une IA pour traquer les propos des étudiants étrangers et révoquer leurs visas

Le Secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio, veut mettre en place un système appelé « Catch and Revoke » pour traquer les étudiants étrangers qui porteraient des propos étiquetés comme « pro-hamas » en vue de révoquer leurs visas. Des associations s’alarment contre l’érosion de la liberté d’expression et de la vie privée.

Dès l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, son gouvernement a traqué les termes utilisés par les agences fédérales pour les censurer. Et Elon Musk et ses proches veulent intégrer de l’IA dans l’informatique de l’État américain au prétexte de le rendre plus « efficace ».

« Attraper et révoquer »

Dans la même démarche, Marco Rubio, le Secrétaire d’État des États-Unis (l’équivalent du ministre des affaires étrangères) veut mettre en place un système nommé « Catch and Revoke » (en français, « attraper et révoquer ») alimenté par l’IA dont le but est de traquer les propos des étudiants étrangers. L’idée est de chercher toute parole qui pourrait être interprétée comme un soutien au Hamas et révoquer le visa des étudiants qui les auraient portées. Ce projet devrait examiner des « dizaines de milliers de comptes de médias sociaux de titulaires de visas étudiants », explique Axios.

Ce projet s’inscrit dans la suite d’un décret publié par Donald Trump le 29 janvier dernier censé combattre l’anti-sémitisme. Rappelons qu’Elon Musk, nommé à la tête du DOGE, a promu l’antisémitisme sur son réseau social en 2023 et effectué plusieurs saluts nazis lors de l’investiture de Donald Trump.

Une fiche d’information publiée le lendemain pour expliquer ce décret affirmait :

« Donald Trump avait promis que le gouvernement fédéral allait expulser les sympathisants du Hamas et révoquer les visas d’étudiants :  » À tous les étrangers résidents qui ont participé aux manifestations pro-djihadistes, nous vous mettons en garde : 2025 arrive, nous vous trouverons et nous vous expulserons. Je vais également annuler rapidement les visas d’étudiants de tous les sympathisants du Hamas sur les campus universitaires, qui ont été infestés par le radicalisme comme jamais auparavant. »»

Cela « marque une escalade spectaculaire dans la surveillance par le gouvernement américain des comportements et des propos des ressortissants étrangers », commentent nos confrères.

Selon Axios, les responsables de ce projet le justifient en arguant qu’ils n’ont constaté aucun visa révoqué pour cause d’arrestation ou de suspension d’un campus universitaire sous le mandat de Joe Biden dans la base de données du ministère. En octobre 2023, après l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, Marco Rubio avait déjà exprimé sa volonté d’ « annuler le visa de tous les ressortissants étrangers qui soutiennent le Hamas et les expulser d’Amérique ».

La liberté d’expression érodée selon des associations américaines

Les outils d’IA « ne peuvent pas être utilisés pour analyser les nuances de l’expression sur des sujets complexes et contestés comme le conflit israélo-palestinien », a déclaré Sarah McLaughlin, chercheuse de l’ONG FIRE à Reuters. L’agence de presse cite aussi un communiqué de l’American-Arab Anti-Discrimination Committee que ce projet « signale une érosion alarmante de la liberté d’expression et des droits à la vie privée protégés par la Constitution ». Reuters rappelle que le premier amendement de la Constitution américaine protège la liberté d’expression et de réunion.

Arrestation d’un militant pro-palestinien ce week-end sans mandat

Ce samedi 8 mars, des policiers de l’agence de l’immigration ICE ont arrêté le leader du Campement de solidarité avec Gaza à l’Université de Columbia, Mahmoud Khalil, explique Reuters. Cet étudiant palestinien a joué un rôle important lors des manifestations pro-palestiniennes sur le campus de l’université. Il a été arrêté au sein de sa résidence universitaire qui se trouve sur le campus de Columbia.

Sa femme, une citoyenne américaine enceinte de 8 mois, était avec lui au moment de l’arrestation, explique le journaliste Meghnad Bose, dans sa newsletter Drop Site. Celle-ci cite le communiqué du groupe militant Writers Against the War on Gaza (WAWOG) qui affirme que Mahmoud Khalil a été « enlevé et détenu sans qu’un mandat d’arrêt n’ait été délivré ou que des charges n’aient été officiellement retenues ».

Selon Reuters, l’université Columbia a révisé la semaine dernière le protocole concernant les agents fédéraux de l’immigration au sein de son campus leur laissant la possibilité d’entrer sans mandat d’arrêt judiciaire dans des « circonstances urgentes », qu’elle n’a pas précisées. Mais l’université a affirmé sur son site : « Conformément à notre pratique de longue date et à celle des villes et institutions du pays, les forces de l’ordre doivent disposer d’un mandat judiciaire pour pénétrer dans les zones non publiques de l’université, y compris les bâtiments de l’université. Columbia s’engage à respecter toutes les obligations légales et à soutenir ses étudiants et la communauté universitaire ».

Citant la dépêche d’Associated Press sur le sujet, Marco Rubio a affirmé sur X : « Nous allons révoquer les visas et/ou les cartes vertes des partisans du Hamas en Amérique afin qu’ils puissent être expulsés ».

Pourtant, Reuters explique qu’aucun ministère n’a indiqué que Khalil était accusé d’avoir apporté un soutien matériel au Hamas ou d’avoir commis un autre crime. L’agence de presse explique que Khalil a qualifié le mouvement d’anti-guerre comprenant des étudiants et des groupes juifs et rejetant les allégations d’antisémitisme.


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