La Syrie a été traversée ce weekend par la pire explosion de violence depuis la chute de Bachar al-Assad, fin décembre. Plus de 1 300 personnes, principalement de la minorité alaouite, ont été tuées, dans une vague alimentée par une explosion de désinformation en ligne, détaille Deutsche Welle.
L’activité d’acteurs malveillants en ligne a explosé depuis jeudi, en lien direct avec les actions visibles sur le terrain, explique Zouhir al-Shimale, chercheur de l’organisation de fact-checking Verify-Sy, au média allemand.
Les « contenus très explicites et provocants » ont aussi explosé, quelquefois réels, quelquefois générés par intelligence artificielle, quelquefois représentant des exactions passées, précise-t-il.

Fin janvier, le chercheur détaillait déjà auprès de France 24 la prolifération de messages alertant sur des « nettoyages » des populations alaouites ou chrétiennes, « pour les inciter à se défendre et créer une pression sociale », voire « un sentiment d’urgence et de panique au sein de ces groupes ».
Cette explosion de désinformation et de discours de haine « alimente la violence et accroît les divisions » internes au pays, explique la directrice de The Syria Campaign à Deutsche Welle.
Certains intérêts étrangers, dont la Russie ou Israël, participent par ailleurs à amplifier le phénomène.
Zouhir al-Shimale souligne aussi le rôle d’internautes états-uniens très suivis, parmi lesquels Elon Musk et Tucker Carlson, dont la surface en ligne participe directement à amplifier la désinformation constatée en Syrie dès lors qu’ils décident de la commenter – comme ils ont pu le faire dans d’autres contextes.
Deutsche Welle relève aussi l’activité de membres des Forces de mobilisation populaire irakiennes, payés pour diffuser divers messages, notamment contre le nouveau gouvernement syrien.