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L’histoire de Dendy, le petit éléphant qui a lancé le jeu vidéo en Russie

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L’histoire de Dendy, le petit éléphant qui a lancé le jeu vidéo en Russie

Pirate sans être tout à fait illégale, la Dendy a, au même titre que d’autres clones de la première console de salon de Nintendo – la Famicom – popularisé le jeu vidéo en ex-URSS. Tout en nourrissant un certain folklore qui cimente aujourd’hui encore la culture locale du jeu vidéo.

Pas extrêmement connu chez nous, le nom Dendy s’est, au début des années 1990, imposé comme un terme générique sur tout le territoire russe et jusque dans beaucoup de pays de l’ancien bloc soviétique. Un régime qui desserre son étau culturel, des peuples attirés par les paillettes du divertissement à l’occidental, une communication novatrice et parfaitement rodée, des usines asiatiques qui tournent à plein régime et des studios de développement non officiels qui inondent ce nouveau marché de productions vidéoludiques hétérogènes : si elle est loin d’être la seule, la Dendy a largement contribué à la naissance de l’industrie vidéoludique en Russie (et au-delà).

Les prémices du jeu vidéo en Russie

Le jeu vidéo n’est pas arrivé en Russie à la chute du rideau de fer. Largement copié dans le monde entier, le fameux Pong de Nolan Bushnell voit aussi son concept repris en URSS. Entre 1977 et 1990, pas moins de treize modèles de « jeux télévisés à domicile » voient le jour, notamment sous la houlette du très officiel Ministère de l’Industrie Électronique du régime communiste. C’est par exemple le cas de la célèbre Turnir. Dès 1980, il est même possible de trouver ce type de machine directement intégrée dans un téléviseur. Ces consoles jouissent malgré tout d’une portée limitée, notamment compte tenu de leur prix prohibitif et de leur faible disponibilité. 

Sortie en 1978, la Turnir est un clone de Pong vendu 150 roubles soviétiques (environ 105 dollars de l’époque)

« On m’a déjà raconté l’histoire d’un Pong échangé contre une maison à la campagne » nous raconte Camille Laurelli, Professeur Associé au département Nouveaux Médias de l’EKA, l’Académie des Arts de Tallinn en Estonie. Quelques bornes d’arcade, des jeux électroniques inspirés des Game & Watch fabriqués par l’entreprise locale de micro-informatique Elektronika, des clones de ZX Spectrum (dont on pouvait facilement trouver les plans en URSS à l’époque)… Avant 1991 et la dislocation officielle du bloc soviétique, le grand public ne nourrit qu’un intérêt limité pour le jeu vidéo, assez peu mis en valeur par la nomenklatura et réservé aux enfants des familles les plus aisées. Comme l’explique Vota dans cette intéressante rétrospective, une Alf (console sortie en 1991) coûte la moitié du prix d’une voiture à sa sortie. 


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