Pour tous les bureaux, pas toutes les bourses

Hier, c’était la GTC de NVIDIA. Comme chaque année, le constructeur a multiplié les communiqués de presse comme des petits pains. Il a notamment présenté deux ordinateurs de « bureau » : DGX Spark au format mini-PC et DGX Station au format grand tour, avec des puissances de 1 et 20 PetaFLOPS (FP4, avec dispersion, on vous explique).
Au CES de Las Vegas, NVIDIA présentait son Digits, « le plus petit supercalculateur d’IA au monde », à poser sur votre bureau. Ce « mini-PC » un peu au format des NUC d’Intel est animé par une puce GB10 Grace Blackwell Superchip avec une puissance de 1 PetaFLOPS en FP4 (cette précision sur les nombres à virgule a été ajouté avec Blackwell, la génération précédente était en FP8 minimum).
Attention, ce chiffre s’entend selon NVIDIA avec « dispersion structurelle » (sparsity en anglais), une technique que nous avons déjà détaillée qui permet de doubler les performances. Quoi qu’il en soit, cela permet, selon NVIDIA, d’exécuter en local de larges modèles d’IA avec 200 milliards de paramètres.
De l’IA sur votre bureau : oubliez NVIDIA Digits, voici DGX Spark
Lors de la GTC, Digits revient avec un nouveau nom : DGX Spark. C’est surtout l’occasion pour le fabricant d’ouvrir un système de réservation pour les personnes intéressées. Rien ne change au niveau des caractéristiques techniques.

GB10 Grace Blackwell Superchip avec 128 Go de LPDDR5X
Le GPU exploite une architecture Blackwell (Tensor de 5e génération, RT de 4e génération, sans plus de précision), la partie CPU comprend 20 cœurs Arm (10x Cortex-X925 et 10x Cortex-A725), avec 128 Go de mémoire LPDDR5x (pas de HBM donc) avec un bus à 256 bits (bande passante de 273 Go/s).
On retrouve entre 1 et 4 To de SSD NVMe en M.2, avec un port Ethernet à 10 Gb/s, du Wi-Fi 7, du Bluetooth 5.0, etc. NVIDIA DGX OS est aux commandes. La machine à un TDP de 170 watts. Pour le tarif, il était question de 3 000 dollars minimum en janvier dernier, mais rien n’est précisé aujourd’hui.
Et voici aussi la DGX Station, avec 20 PetaFLOP de puissance
Mais la GTC est aussi l’occasion de présenter son grand frère : la DGX Station (on peut éventuellement le poser sur le bureau, mais il ne passe plus du tout sous l’écran). On s’étonne d’ailleurs de ne pas voir de précision dans la référence, car les stations de travail DGX ne sont pas nouvelles. Il y a eu par le passé les DGX Station A100 et H100 par exemple.
À l’intérieur, on retrouve une puce GB300 Grace Blackwell Ultra Desktop Superchip, avec jusqu’à 784 Go de mémoire. Côté réseau, NVIDIA annonce du 800 Gb/s via son ConnectX-8 SuperNIC. Il y a également des emplacements PCIe dans la machine, si besoin.

SoC GB300 Grace Blackwell Ultra Desktop Superchip au rapport
La partie CPU (Grace) du GB300 comprend 72 cœurs Neoverse V2 d’ARM. La partie GPU n’est pas détaillée, si ce n’est que c’est évidemment de l’architecture Blackwell, comme indiqué dans la référence.
En effet, le GB300 est avec un G comme Grace pour le CPU, un B comme Blackwell pour le GPU et Superchip pour indiquer que c’est du tout-en-un. Ultra et Desktop sont là pour indiquer la gamme. NVIDIA annonce jusqu’à 20 PetaFLOP de puissance de calcul, très probablement dans les mêmes conditions que DGX Spark (qui est à 1 PetaFLOPS).

La mémoire se divise en deux parties : jusqu’à 288 Go de HBM3e pour le GPU (avec une bande passante de 8 To/s) et jusqu’à 496 Go de LPDDR5X pour le CPU (396 Go/s). On voit bien ici la différence de bande passante entre la HBM et la LPDDR5X.
NVIDIA précise que les caractéristiques techniques sont « préliminaires » pour l’instant, et donc susceptibles donc de changer. Le DGX Station sera disponible dans le courant de l’année chez des partenaires comme Asus, Dell, HP, Boxx, Lambda et Supermicro. Pour le prix, on repassera.
Ce sont les « ordinateurs de l’ère IA »
Pour Jensen Huang, ces machines sont les « ordinateurs de l’ère IA […] Voici à quoi devraient ressembler les ordinateurs, et comment ils fonctionneront à l’avenir », ajoutait-il lors de la conférence. Il enchaine avec l’IA agentique en prévoyant que « les agents d’IA seront partout » et que nous avons donc « besoin d’une nouvelle gamme d’ordinateurs ». Au hasard, les DGX Spark et Station ?
NVIDIA CEO, Jensen Huang introduced:
— Haider. (@slow_developer) March 18, 2025
"DGX Station" — designed for data scientists and researchers
it includes:
– 20 petaflops of performance
– 72 CPU cores
– Chip-to-chip interface
– HBM (high bandwidth memory)
– PCIe slots for GeForce pic.twitter.com/UcrojZiF5x