La democratie, le moins mauvais des systèmes

Next s’est entretenu avec le journaliste Hubert Guillaud, qui publie Les algorithmes contre la société aux éditions La Fabrique ce 4 avril.
Spécialiste des systèmes techniques et numériques, longtemps animateur du site InternetActu.net de l’Association pour la Fondation d’un Internet nouvelle génération (la Fing, dont les activités se sont arrêtées en 2022), désormais derrière la newsletter Dans les algorithmes, Hubert Guillaud publie ce 4 avril un nouvel essai. Dans Les algorithmes contre la société, qui paraît aux éditions La Fabrique, le journaliste décortique les effets de la diffusion des algorithmes dans les organismes sociaux français. Next l’a rencontré.
>> Pourquoi ce livre ?
On parle beaucoup d’intelligence artificielle, un peu de ses effets, mais beaucoup moins de ses difficultés et de ses défaillances. Ce sont des sujets que je traite depuis longtemps, et je trouvais qu’on manquait de discussions sur les problématiques sociales que posent ces systèmes de calcul.
On nous parle de l’IA comme moteur de progrès, comme enjeu de croissance et de transformation du monde, mais on regarde assez peu, concrètement, ce que ça fait là où ça se déploie, et comment ça fonctionne réellement. Or, j’avais le sentiment qu’il y avait une urgence à se poser ces questions.
>> Assez vite, tu alertes contre l’interconnexion des fichiers des données qui s’étend dans l’administration. En quoi menace-t-elle la séparation des administrations et des pouvoirs ?
J’ai l’impression que la surveillance croissante des utilisateurs via les administrations est une notion assez peu discutée, effectivement. Les institutions demandent toujours plus de données, et utilisent toutes les données à disposition pour mener leurs calculs.