« Pas si pire »
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À l’occasion des 50 ans de Microsoft, nous avons republié notre dossier sur l’histoire de Windows. Le dernier de la série, Windows 11, est pourtant un cas à part : sa genèse est floue et personne ne l’attendait. Son arrivée sonne surtout une fin de vie difficile pour Windows 10 et comme un prélude à un Windows 12 dans un monde dominé par l’IA et le cloud.
Windows 10 devait être le dernier. Ce n’était pas une figure de style : Microsoft l’avait présenté ainsi lors d’une conférence Ignite en 2015, un « système d’exploitation en tant que service ».
Initialement, le système était pensé pour évoluer une à deux fois par an, via des mises à jour majeures lui apportant petit à petit améliorations et nouvelles fonctions. C’est effectivement ce qu’a fait l’éditeur, à un rythme plus ou moins régulier. Toutefois, la carrière de Windows 10 n’a pas été de tout repos, son parcours ayant été émaillé à plusieurs reprises de mises à jour problématiques.
Notre dossier sur l’histoire de Windows :
- L’histoire de Windows : de MS-DOS à NT 3.x
- L’histoire de Windows : l’attente fut longue avant Windows XP
- L’histoire de Windows : de Vista à 8.x, de nombreuses erreurs
- L’histoire de Windows 10
Un mystérieux projet Sun Valley
Nous sommes donc en 2021 et le monde s’est habitué à un Windows évoluant petit à petit, en fonction des usages et besoins. La première moitié de l’année est marquée par des rumeurs insistantes autour d’un projet nommé Sun Valley. Nous nous en étions fait l’écho à plusieurs reprises. Et pour cause : il était présenté comme un grand renouvellement de l’interface, une modernisation tenant compte de l’évolution des canons esthétiques. Un « flat design » moins flat et moins austère (Windows 10 avait poussé fort ce curseur, certains le qualifiant de « monochrome »).
Ces rumeurs plongeaient elles-mêmes leurs racines dans un projet annoncé en octobre 2019 : Windows 10X. L’objectif de Microsoft était alors de concevoir un système taillé spécifiquement pour les appareils à deux écrans tactiles. On parle d’interface adaptée, de barre des tâches centrée, de configurations d’écrans dépendant du contexte, d’un nouveau menu Démarrer… Le projet a par la suite évolué, pour être finalement annulé.
En revanche, le travail accompli sur le projet n’est pas complètement perdu. On parle alors d’une mise à jour conséquente pour Windows 10, prévue pour l’automne 2021. Mais en mai de cette année, lors de la conférence Build, Satya Nadella, PDG de l’entreprise, lance une bombe : l’entreprise se dit prête pour la « nouvelle génération » de Windows.
Une surprise gâchée
Tout s’enchaine alors très vite. Un évènement spécial est annoncé pour le 24 juin. Tout le monde ne parle plus alors que de « Windows 11 » comme successeur logique. Une semaine avant la conférence de présentation, le secret est brisé par un forum chinois : une préversion du système a fuité et des captures arrivent dans la presse américaine, puis internationale. Déjà, des réactions circonspectes apparaissent, la cohérence de l’ensemble étant mise en doute.