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Les opérateurs européens appellent à une meilleure protection des câbles sous-marins

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Bien, mais peut mieux faire
Les opérateurs européens appellent à une meilleure protection des câbles sous-marins

La réponse collective est-elle à la hauteur des risques soulevés par les récents sabotages de câbles sous-marins en mer Baltique ? Les principaux opérateurs européens appellent la Commission européenne, le Royaume Uni et l’OTAN à mettre en place une gouvernance, une surveillance et des protections adaptées à ces infrastructures critiques.

Un seul câble vous manque et tout est dépeuplé. Quelques mois après les ruptures de câbles qui ont défrayé la chronique en mer Baltique et en mer du Nord, les opérateurs montent au créneau. Jeudi, ils ont interpellé l’Europe, l’OTAN et le Royaume-Uni, dans une lettre ouverte qui appelle à considérer plus sérieusement les enjeux associés aux câbles sous-marins, mais aussi à les associer plus étroitement aux politiques à venir.

Une coopération étendue

« Nous exhortons les décideurs de l’UE/EEE, du Royaume-Uni et de l’OTAN à collaborer étroitement avec les acteurs du secteur (…). Des approches harmonisées doivent être élaborées pour l’écosystème des câbles sous-marins, visant à aligner les objectifs de sécurité sur la faisabilité opérationnelle et sur un modèle économique viable », appellent les signataires. Au nombre de neuf, ils sont opérateurs télécoms (Orange, Vodafone, Telefonica, Proximus Global, Telenor), opérateurs de câbles sous-marins (Alcatel Submarine Networks, Sparkle) ou équipementiers (NKT).

Pour garantir plus efficacement la sécurité des câbles, il conviendrait selon eux de favoriser l’échange d’informations et de renseignements, mais aussi de mettre en place des initiatives croisées en matière de surveillance et de contrôle des infrastructures, en impliquant « toutes les parties prenantes concernées pour rechercher des solutions collectives et durables ».

Ils demandent enfin que cette logique de coopération soit soutenue par des fonds. « Il est essentiel d’investir dans des technologies de pointe pour détecter et diminuer les dommages causés aux câbles sous-marins. Ces efforts devraient être soutenus par des instruments de financement tels que le MIE ou le Fonds européen de la défense ».

Un plan européen déjà sur les rails

Le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), également appelé Connecting Europe Facility (CEF) est pour mémoire le dispositif par l’intermédiaire duquel la Commission européenne soutient l’investissement dans les projets d’infrastructure, qu’il s’agisse de transport, d’énergie ou de numérique.

Or l’exécutif européen a déjà prévu de mobiliser le MIE au profit des câbles sous-marins. Le sujet a même donné lieu à la création d’un plan dédié, le « EU Action Plan on Cable Security », présenté officiellement le 21 février dernier, et d’ores et déjà doté de crédits prévisionnels.

La Commission européenne envisage ainsi de consacrer 540 millions d’euros entre 2025 et 2027 à des projets d’infrastructures numériques, « en donnant la priorité aux projets de câbles stratégiques d’intérêt européen ».

Entre autres mesures associées, elle affiche par ailleurs la volonté de renforcer les exigences de sécurité et les analyses de risques, privilégier le déploiement de câbles dits intelligents (dotés par exemple de capteurs permettant d’identifier plus rapidement l’emplacement d’une coupure) et améliorer les capacités de réponse après incident. Elle affiche enfin la volonté, plus politique cette fois, de mettre en œuvre des sanctions et des mesures diplomatiques « à l’encontre des acteurs hostiles et de la « flotte fantôme » », en coordination avec les États membres, et en « conjuguant » ses efforts à ceux de l’OTAN.

Une réponse nécessaire… mais pas suffisante ?

Bien, mais peut mieux faire, commentent en substance les opérateurs. « Les instruments des autorités britanniques et de l’OTAN pourraient renforcer la dynamique s’ils étaient coordonnés efficacement », font-ils par exemple valoir, avant de souligner que les enjeux exigent une politique d’investissement nettement plus soutenue.

« Il est donc primordial de confirmer et d’augmenter le budget alloué au numérique, y compris le MIE, dans le futur cadre financier pluriannuel, déclarent les signataires. Parallèlement, le développement de voies supplémentaires, terrestres et sous-marines, renforcera la redondance et réduira la vulnérabilité aux points de défaillance uniques. Ces aspects de résilience devraient être renforcés dans les objectifs du MIE. »

En novembre dernier, deux câbles, reliant respectivement la Lituanie à la Suède et la Finlande à l’Allemagne, avaient subi des avaries. Le ministre de la Défense allemand avait qualifié l’acte de « sabotage ». Le 25 décembre 2024, le câble électrique EstLink 2 et quatre câbles de télécommunications reliant la Finlande et l’Estonie avaient aussi été endommagés. Fin janvier, une nouvelle coupure est intervenue en mer Baltique dans les eaux territoriales suédoises.


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