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Olvid gouvernemental : « les ministres étrangers utilisent tous WhatsApp ou Telegram »…

Ôlvid, Ôrage, Ôdésespoir
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Un coq chantant un message chiffré

Les conseillers ministériels interrogés par Le Parisien, qui ont tous requis l’anonymat, évoquent une messagerie « inutilisable » et déplorent que l’annonce de son déploiement ait été faite dans la presse sans préparation préalable.

Le 22 novembre, une circulaire obligeait les cabinets ministériels à migrer sur Olvid d’ici au 8 décembre. « Trois semaines plus tard, on est très loin du compte ! », relève Le Parisien.

L’annuaire de la discorde

Le quotidien évoque même dans son titre un « échec d’Olvid, la messagerie boudée par les ministres », sur la base de témoignages qui ont tous réclamé l’anonymat. « C’est inutilisable ! On n’a pas d’accès à l’annuaire, c’est-à-dire aux contacts qui sont dans tes boucles mais dont tu n’as pas le 06 », déplore un conseiller de l’exécutif.

L’annuaire d’entreprise existe dans Olvid, mais nécessite un abonnement payant Entreprise à 9,90 euros HT par mois et par utilisateur, en plus d’un forfait à 4 990 euros HT par an. Le coût peut donc très rapidement grimper en fonction du nombre d’utilisateurs. Dans le cas présent, rien ne dit que le gouvernement a souscrit à une telle formule.

« […] et s’il n’y avait aucun usage ? »

« Vous me demandez quel usage nous avons de cette appli, mais la vraie question est : et s’il n’y avait aucun usage ? » ironise une conseillère, pour qui « le fait de devoir s’échanger deux codes pour pouvoir se parler ne rend pas la chose aisée ».

« Je l’ai installée, mais je n’ai que deux ou trois contacts dessus », confesse un autre. Un quatrième raconte n’avoir jamais réussi à intégrer une boucle interministérielle.

« Chacun fait comme il peut »

« Dans n’importe quelle entreprise, un tel changement serait accompagné de process pour un transfert groupé. Là, ils ont annoncé les choses dans la presse et depuis, c’est chacun fait comme il peut », déplore un autre conseiller.

« Mes fonctions me conduisent à échanger très régulièrement avec des ministres étrangers qui, tous, utilisent WhatsApp ou Telegram » relève une ministre : « Je suis bien obligée de leur répondre dessus, je ne vais pas leur demander de télécharger Olvid… »

Si l’annonce a été soudaine pour les principaux concernés, il en était de même pour l’éditeur de l’application. Thomas Baignères, cofondateur d’Olvid, nous expliquait récemment qu’Olvid n’avait pas participé à la rédaction de la circulaire : « On ne nous a rien demandé, et c’est bien normal ».

C’est peut-être là le fond du problème : une circulaire dont les nouveaux utilisateurs et les créateurs de l’application découvrent la teneur dans la presse. D’autant plus que la période de migration était courte : à peine plus de deux semaines.

Pas d’information secret-défense sur les réseaux sociaux

Les employés des ministères les plus sensibles, susceptibles de manipuler des informations classifiées, rétorquent de leur côté ne pas avoir besoin d’une application comme Olvid :

« Évidemment que l’on ne partage jamais la moindre information secret-défense par WhatsApp ou Telegram, fait valoir un conseiller exerçant dans un ministère d’État. Nous avons des téléphones sécurisés, ils sont aussi là pour ça. Et pour ce qui est des informations sensibles, on les partage de vive voix. »


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