Swifties vs cyberviolences

Alors que des deepfakes pornographiques représentant la super star américaine ont envahi les réseaux sociaux, des commentateurs se demandent si son poids économique et culturel permettrait d’accélérer la régulation du phénomène.
Depuis quelques jours, de fausses images pornographiques de Taylor Swift, créées grâce à des modèles génératifs, enflamment internet. « Taylor Swift AI » a très rapidement grimpé parmi les sujets les plus discutés sur X, que ce soit pour en accroître la diffusion ou la critiquer (ce qui, dans la logique algorithmique, peut aussi faire grimper la visibilité d’un contenu). Initialement publiés sur Telegram et 4chan puis diffusées ailleurs en ligne, certains deepfakes ont eu le temps d’être vus 47 millions de fois avant d’être supprimés de X (anciennement Twitter).
Utiliser des images à caractère sexuel, y compris des montages, pour humilier des femmes, n’a rien de neuf. Le faire à l’aide de modèles génératifs non plus, même si cela prend une nouvelle ampleur depuis la sortie d’outils grand public très simples à utiliser – l’agence américaine Associated Press évoque une « pandémie » de deepfakes.
La particularité de ce cas-ci, en revanche, tient dans la personne visée. L’une des pop star les plus influentes de l’époque, Taylor Swift, est aussi, du haut de ses 34 ans, l’une des artistes et femme d’affaires bénéficiant du soutien d’une communauté ultra-motivée de fans, les Swifties. Si elle n’a pas communiqué officiellement, le Daily Mail déclare qu’elle est « furieuse » d’être ainsi attaquée.
Les Swifties, eux, se sont rapidement organisés pour signaler les contenus problématiques en même temps qu’ils cherchaient à noyer les résultats des recherches de publications, pour rendre les deepfakes plus complexes à trouver. Dépassé, X a fini par supprimer les résultats de recherche liés à « Taylor Swift » et « Taylor Swift AI » (le hashtag #protecttaylorswift reste accessible).